L’ancien vice-président syrien Abdul Halim Khaddam a condamné les récentes déclarations du vice-président syrien Farouk al-Sharaa concernant l’Arabie saoudite, les considérant comme visant à rompre les liens syriens avec le monde arabe et à les renforcer avec l’Iran. Khaddam a déclaré dans une interview au journal saoudien Al-Watan que les déclarations de Sharaa font partie d’une politique suivie par le régime au pouvoir, visant à couper les liens de la Syrie avec le système arabe et à renforcer sa connexion avec la stratégie régionale de l’Iran. Il a ajouté que le ciblage du Royaume d’Arabie saoudite est lié à la stratégie régionale de l’Iran, soulignant que le rôle du régime syrien dans cette stratégie est de lancer une campagne contre le Royaume et ses dirigeants, étant donné que le Royaume, en raison de sa position arabe et internationale, constitue l’un des principaux obstacles à la domination des intérêts iraniens sur la région.
Khaddam, l’une des figures éminentes du régime syrien par le passé, a démissionné en juin 2005. Depuis lors, une campagne contre les politiques de Damas est en cours. Il réside actuellement à Paris. La déclaration d’Al-Sharaa faite le 14 août a critiqué l’absence de l’Arabie saoudite lors de la dernière réunion des pays voisins de l’Irak, tenue dans la capitale syrienne. Il a parlé lors d’une conférence de presse à Damas d’une perturbation dans la relation entre la Syrie et l’Arabie saoudite, non du côté syrien, considérant que le rôle de l’Arabie saoudite dans la région est presque paralysé maintenant, malheureusement, et je ne connais pas les raisons.
Le gouvernement saoudien a vivement réagi aux paroles d’Al-Sharaa, l’accusant de chercher à diffamer l’image du Royaume et accusant indirectement Damas de propager le chaos et la perturbation dans la région. Cependant, un responsable syrien a exprimé ses regrets samedi pour ce qui a été mentionné dans la déclaration du gouvernement saoudien concernant les déclarations attribuées à M. Farouk al-Sharaa qui ont été déformées. La source, citée par l’agence de presse officielle syrienne (SANA), a affirmé la détermination de la Syrie à ne pas se laisser entraîner dans des disputes qui ne servent que les ennemis des deux pays frères et les ennemis de la nation arabe. Les relations entre Damas et Riyad ont connu une baisse depuis août 2006, lorsque le président syrien Bashar al-Assad a qualifié les dirigeants arabes, sans les nommer, de pseudo-hommes en raison de leur condamnation de ce qu’ils ont appelé l’aventure du Hezbollah, au cours de laquelle le Hezbollah a capturé deux soldats israéliens le 12 juillet 2006, suivi d’une guerre de 33 jours entre Israël et le Hezbollah.