Une réunion s’est tenue hier à Bruxelles, réunissant 25 personnalités de l’opposition syrienne, dont l’ancien adjoint du président syrien Abdel Halim Khaddam et le superviseur général du groupe des Frères musulmans, Ali Sadreddine Bayanouni. L’objectif de la réunion était de discuter d’un « programme d’action » pour le changement en Syrie, qui sera annoncé aujourd’hui.
Obeida Nahas, directeur de l’Institut du Moyen-Orient à Londres, proche de Bayanouni, a déclaré que la réunion « aborde le programme pratique du changement de régime en Syrie de manière pacifique », et qu’elle « aboutira à un cadre d’action de l’opposition et à un programme de travail pour l’opposition à l’étranger », qui sera diffusé aujourd’hui.
Nahas a ajouté que la réunion est suivie par des forces et des personnalités de l’opposition à l’étranger, comprenant des islamistes, des libéraux, des gauchistes et des nationalistes favorables à la Déclaration de Damas. Il a précisé : « Elle n’inclut pas de personnalités de l’opposition à l’intérieur en raison de la situation sécuritaire et des arrestations répétées de personnalités de l’opposition participant à des réunions à l’étranger. »
Hossam al-Deri, Secrétaire général du Rassemblement national démocratique syrien basé à Washington, a déclaré : « C’est la première fois dans l’histoire que tous les mouvements de l’opposition à l’intérieur et à l’extérieur de la Syrie se réunissent autour d’une même table et s’accordent sur un plan commun. »
En réponse à une question sur le soutien de pays occidentaux ou arabes à l’opposition, al-Deri a déclaré : « Le soutien international que nous recevrons ne sera pas du tout suffisant. Nous pensons toujours que nous devrions obtenir plus de soutien. Ce gouvernement en Syrie a longtemps reçu beaucoup de soutien de centres de pouvoir internationaux. »
Jihad Khaddam, le fils d’Abdel Halim Khaddam, a déclaré que son père, qui vit en France, a choisi d’organiser la réunion en Belgique parce qu’il est engagé envers la loi française, qui interdit toute activité politique dans le cadre de son asile politique.
Jihad Khaddam a ajouté : « Le peuple syrien n’est plus en mesure de supporter la pression du régime, et il se révoltera », soulignant que son père s’est engagé à retourner à Damas après une révolution avant la fin de l’été prochain. Il a expliqué : « L’alliance est ouverte à tous. Bien sûr, nous ne pouvons pas mentionner les noms de nos partisans à l’intérieur pour assurer leur sécurité. »
Il a confirmé que l’opposition en exil compte de nombreux partisans à l’intérieur du Parti Baath au pouvoir. Il a également exprimé sa conviction que l’armée restera neutre en cas de mouvement de protestation populaire contre ce qu’il a décrit comme la « fine couche dictatoriale », notant que l’opposition s’accordera sur une constitution civile basée sur les institutions formées en 1950 pendant la période de transition.
Khaddam a rencontré le mois dernier à Bruxelles le superviseur général du groupe des Frères musulmans, Ali Sadreddine Bayanouni. Ils ont décidé de contacter divers partis de l’opposition syrienne pour intensifier la pression sur le régime en place à Damas.