À une époque où le peuple syrien rejette le slogan « le peuple veut renverser le régime » et chante plutôt pour la liberté, Abdul Halim Khaddam, ancien vice-président de la Syrie sous Hafez al-Assad, est allé plus loin dans ses déclarations. Il a affirmé que le président syrien Bachar al-Assad « se retirera, et le peuple syrien atteindra ses objectifs, je n’en doute pas », en soulignant que « le peuple en a assez de la règle autoritaire. »
Lors d’une conférence de presse tenue à Bruxelles, Khaddam a commenté les réformes annoncées par la direction syrienne en disant : « Le problème ne réside pas dans l’émission de ce décret ou de cet autre, le problème réside dans la nature du régime », ajoutant : « Je connais la structure du régime, ce sont des systèmes irréformables dont le temps est révolu. » Il a exprimé sa conviction que « la réforme dont parlent les autorités syriennes ne mènera pas à un changement, car le régime pourrait annuler les lois d’urgence et introduire des lois anti-terroristes plus sévères. »
Concernant la nature du mouvement de protestation en Syrie, Khaddam a déclaré : « C’est une révolution de la jeunesse menée par les jeunes eux-mêmes, et elle n’est liée à aucun parti ou groupe politique, mais elle inclut des jeunes de divers courants et partis. » Il a mis en garde contre les tensions sectaires en Syrie, en affirmant que « ce régime est celui qui a établi un tel comportement et adopté la marginalisation et l’isolement », tout en soulignant que « le peuple syrien n’est pas sectaire. »
En réponse à une question sur la manière dont il prévoit le changement en Syrie, de type égyptien ou libyen, Khaddam a répondu : « Tous les partis d’opposition et le mouvement des jeunes en Syrie appellent à un changement pacifique, et aucun Syrien ne demande une intervention militaire. »
Khaddam a expliqué qu’il tenait sa conférence de presse à Bruxelles plutôt qu’à Paris, où il réside depuis sa défection du régime syrien en 2005, en raison de « circonstances objectives liées à ma présence à l’étranger », se référant apparemment à la nature de l’asile politique qui lui a été accordé par les autorités françaises, lequel lui interdit de mener une activité politique publique sur leur territoire.