Abdul Halim Khaddam, l’ancien vice-président de la Syrie, a appelé le président Bachar al-Assad à démissionner et à renoncer à sa position, le mettant en garde contre un destin similaire à celui du feu le colonel Mouammar Kadhafi. Du point de vue de Khaddam, Assad partage des caractéristiques avec l’ancien leader libyen en termes d’actions et des circonstances actuelles.
Cependant, Khaddam a souligné que la révolution actuelle en Syrie n’est pas sectaire mais plutôt une révolution contre le régime. Il a ajouté : « Cette révolution n’est pas dirigée contre la secte alaouite, mais contre la famille au pouvoir, ses crimes et son système oppressif et corrompu. Ceux responsables de tous les crimes de Bachar al-Assad sont ceux qui ont participé à la planification et à la donnée d’ordres pour leur exécution. »
En ce qui concerne la possibilité que le scénario libyen se répète en Syrie, Khaddam a déclaré : « Le scénario libyen pourrait être le dernier scénario. Personnellement, j’espère que la communauté internationale intervienne militairement et résolve le problème actuel, car mettre fin évite les pertes et la destruction dans le pays et contribue à atteindre une stabilité globale dans la région. »
Khaddam avait annoncé sa défection à la fin de 2005, suite à la détérioration de sa relation avec le président syrien Bachar al-Assad et à ses appels constants en faveur d’un changement pacifique.
Concernant sa connaissance de la nature de Bachar al-Assad, Khaddam a déclaré : « J’ai essayé de l’aider lorsqu’il est devenu président, mais son problème réside dans le fait qu’il écoute beaucoup et change plus fréquemment son point de vue. Si vous lui présentez un sujet le matin, n’importe quel visiteur le soir peut changer ses convictions… Bachar est indécis et émotionnel. »
Khaddam confirme que Bachar al-Assad « est celui qui donne les ordres pour tuer. Il y a des proches et des agences de sécurité qui l’accusent, mais le décideur final est Bachar al-Assad, » selon Khaddam.
Alors que la violence persiste en Syrie, avec 14 victimes signalées lundi selon les Comités de coordination locaux en Syrie, le comité d’enquête international indépendant évaluant la situation en Syrie a accusé l’armée syrienne de commettre des « crimes contre l’humanité » lors de la répression des manifestants opposés au régime du président Bachar al-Assad. Damas a été exhortée à mettre immédiatement fin aux violations généralisées des droits de l’homme.