L'ancien vice-président syrien Abdul Halim Khaddam a critiqué les positions du président Michel Suleiman sur la crise syrienne, les qualifiant d'« hostiles » à l'égard du peuple syrien, ont rapporté lundi plusieurs médias.
Il a ajouté dans un discours à Suleiman : « Plusieurs Libanais et Arabes ne remettent pas en question les positions antagonistes de Suleiman contre les Syriens et leur révolte en raison de votre loyauté envers le président syrien Bashar Assad, qui a joué un rôle majeur dans votre nomination à la présidence. »
Il a également remis en question les commentaires de Suleiman sur la souveraineté du Liban et sa menace de se tourner vers le Conseil de sécurité des Nations Unies si les opérations de l'Armée syrienne libre contre certains villages frontaliers libanais se poursuivaient.
"Votre ignorer les crimes du Hezbollah aux côtés du boucher Bashar Assad et de son régime en Syrie mérite d'être noté", a poursuivi Khaddam.
« Il est discutable que vous ne sachiez pas et ne vouliez pas savoir que le Hezbollah contrôle le Liban en raison de son arsenal militaire », a-t-il fait remarquer à Suleiman.
« Nous espérons que vous aurez recours au Conseil de sécurité qui, avec la majorité de ses membres, affirmera que le gouvernement libanais a perdu son contrôle administratif sur le Liban à cause du Hezbollah, qui est soutenu par l’Iran et le régime meurtrier en Syrie. » il ajouta.
« Il ne vous reste que peu de temps avant la fin de votre mandat et vous devez prendre votre retraite. Nous espérons donc que vous accomplirez quelque chose qui mérite d'être rappelé », a déclaré l'ancien vice-président syrien.
Suleiman avait présidé début avril une réunion de sécurité au palais de Baabda qui avait condamné le bombardement des territoires libanais depuis la Syrie « quel que soit le camp derrière ces attaques ».
Le président n’a pas menacé de s’adresser au Conseil de sécurité pour résoudre cette question.
Khaddam, qui a joué un rôle de premier plan pendant la période d'hégémonie syrienne sur le Liban, a annoncé en janvier 2005 sa défection du régime syrien.
Ses liens avec Assad s'étaient détériorés après qu'il ait critiqué la politique étrangère syrienne, notamment à l'égard du Liban, appelant au renversement du régime et à la montée d'un État démocratique moderne en Syrie.