Le sommet de Camp David aux États-Unis entre le président Carter et les dirigeants de l’Égypte et d’Israël a suscité un avertissement de la part de la Syrie selon lequel elle pourrait conclure un accord de défense avec l’Union soviétique. C’est la première fois que le régime baathiste syrien semble envisager une telle étape, malgré sa relation de longue date avec Moscou.
L’avertissement a été émis par le ministre syrien des Affaires étrangères Abdul Halim Khaddam lors de son arrivée à Alger le mercredi 6 septembre, dans le cadre d’une tournée dans les États membres du « Front de la Fermeté et de la Confrontation » anti-Sadate. Il s’était rendu à Moscou quelques jours auparavant, où lors d’un banquet en l’honneur des Syriens, le ministre des Affaires étrangères soviétique, M. Gromyko, avait averti les États-Unis contre la recherche de gains militaires dans les régions proches des frontières soviétiques. À son arrivée en Algérie, M. Khaddam a déclaré que si les rapports sur un éventuel pacte de sécurité américano-israélien s’avéraient vrais, les Arabes devraient se mobiliser et conclure des accords de défense militaire avec l’Union soviétique. Le ministre syrien a été accueilli par le ministre algérien de l’Information et de la Culture, M. Redha Malek. Les deux hommes ont discuté du sommet de Camp David, que M. Khaddam a décrit comme un maillon d’une chaîne de complots contre la nation arabe, nécessitant une résistance ferme de la part des États du Moyen-Orient favorables à la ligne dure.
