L’ancien vice-président de la Syrie, Abdel Halim Khaddam, actuellement réfugié en France, a annoncé dans une interview avec le journal « Le Figaro » hier que le président syrien Bachar al-Assad mobilise ses armes dans les zones alaouites.
L’ancien responsable syrien, qui a fait défection du régime en 2005 et vit en France depuis lors, a accusé le président syrien de tenter de mettre en œuvre un plan de « division » du pays.
Il a ajouté que « Bachar et sa famille ont d’abord distribué des fusils et des mitrailleuses dans les villes et villages habités par les Alaouites de leur secte. Depuis un mois, ils ont commencé à transporter des armes lourdes par voie terrestre vers la côte pour les cacher dans les collines et les montagnes. »
« Les missiles et les armes stratégiques ont tous été transportés. En revanche, les chars et l’artillerie ont été partiellement divisés car le régime doit en conserver certains pour réprimer les manifestants dans les villes. Bachar prévoit également d’envoyer des avions de chasse à l’aéroport de Lattaquié », a-t-il poursuivi. La secte alaouite, dont descend la famille Assad, représente 8% de la population en Syrie. Khaddam a précisé que « les zones alaouites comprennent le sud-ouest de Homs et s’étendent vers le haut à travers Hama pour atteindre Lattaquié sur la côte. »
Il a déclaré qu’Assad met actuellement en œuvre un plan « visant à provoquer une guerre sectaire ». Il a ajouté que « le régime a échoué, et maintenant il ne lui reste plus qu’à mettre en œuvre un plan de déstabilisation et de division de la Syrie, ce qui détruirait le pays. »
« Je sais qu’il (Assad) a, depuis un mois, fait part à l’un de ses alliés libanais de son intention d’établir un État alaouite à partir duquel il pourrait lancer une guerre civile et sectaire », a souligné Khaddam.
Les dernières données des Nations unies indiquent que plus de cinq mille personnes ont été tuées depuis le début de la répression des manifestations contre le régime en mars 2011. Cependant, la Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Navi Pillay, a reconnu mercredi que les Nations unies ne sont plus en mesure de fournir un bilan précis des victimes de la répression en Syrie.