L'événement le plus marquant hier a été la visite du vice-président syrien Abdel Halim Khaddam au président René Moawad vers 16 heures. Alors que les présidents Moawad et Franjieh étaient toujours dans la maison de M. Karami, le vice-président Abdel Halim Khaddam, accompagné du général de brigade Ghazi Kanaan et d'une délégation militaire, est arrivé. Khaddam a patiemment attendu le retour du Président Franjieh et de M. Suleiman Tony Franjieh, après quoi il a tenu une réunion avec eux. Ils sont parvenus à un consensus et ont exprimé leurs points de vue communs. Khaddam a affirmé sa conviction que le gouvernement libanais, sous la direction du président Moawad, prendrait les mesures nécessaires pour réaliser l'unité nationale et reprendre le contrôle de chaque centimètre carré du territoire libanais. Il a annoncé l'engagement de la Syrie à fournir toute l'assistance demandée au Gouvernement d'entente nationale pour étendre son autorité à tout le Liban. Khaddam a souligné que personne, quelle que soit sa position déraisonnable, n’entraverait le processus de réconciliation. Ceux qui ont miné l’unité du pays et saboté les efforts de réconciliation et d’unité seront ignorés. Il a reconnu que certaines parties ou individus pourraient être affectés par la paix et la réconciliation, mais que la volonté du peuple et le désir de paix surmonteront tous les obstacles.
Khaddam s'est ensuite rendu à la résidence du président Moawad à Ehden, où il l'a félicité pour son élection et a eu une longue réunion avec lui. A l'issue de l'entretien, qui comprenait un dîner et qui a duré jusqu'à 23 heures, Khaddam a exprimé son plaisir de rencontrer le président René Moawad, un vieil ami avec lequel il partage une amitié de longue date. Le président Hafez Al-Assad a adressé ses félicitations à Moawad pour sa présidence. Ils ont eu des discussions approfondies sur la mise en œuvre du Document d'accord national et la transition du Liban d'un état de guerre, de destruction, de chaos et de division à un état de sécurité, de paix et d'unité nationale. Khaddam était heureux de constater que le président Moawad avait une vision claire du salut national et une forte détermination à réussir la réconciliation nationale et à faire avancer le pays vers la paix. Khaddam a assuré à Moawad que la Syrie resterait aux côtés de la nouvelle ère et soutiendrait le Liban au mieux de ses capacités, soulignant la nécessité d'efforts collectifs pour réussir. Interrogé sur le soutien arabe et international au Liban, Khaddam a confirmé que les pays arabes et l'opinion publique internationale soutenaient fermement la réconciliation nationale menée par le président Moawad et que ce soutien se poursuivrait. Il pensait que ceux qui tenteraient de perturber le processus de réconciliation finiraient par être éclipsés par le soutien massif et par le cours de l’histoire.
En réponse à la question concernant la mise en œuvre rapide des mesures convenues à Taëf, Khaddam a exprimé son optimisme, affirmant que tous les partis libanais avec lesquels ils ont été en contact, y compris les parlementaires de la Confrérie, ont fait preuve de détermination et de défi pour assurer la mise en œuvre. . Il a assuré qu'aucun temps ne serait perdu et que chaque minute serait investie pour mettre fin à la tragédie et aux souffrances qui doivent être éradiquées définitivement. Concernant la nouvelle escalade du général Aoun et son refus de reconnaître la nouvelle ère, Khaddam a évité de le citer nommément, soulignant que la réconciliation obtenue entre les Libanais ne pouvait être perturbée. Il a rejeté la prétention d'Aoun à la légitimité, la considérant comme un simple stratagème de ceux qui se sont alignés sur les ennemis du Liban et ont poursuivi des ambitions destructrices motivées par des intérêts personnels. Khaddam était fermement convaincu que personne, y compris Michel Aoun, ne pourrait faire obstacle au processus de réconciliation. Il a insufflé confiance au gouvernement libanais formé par le président Moawad, déclarant qu'il prendrait les mesures nécessaires pour affirmer son contrôle, et qu'Aoun ou qui que ce soit d'autre ne serait pas en mesure de contrer ces décisions.
On lui a demandé : Êtes-vous optimiste quant à une résolution rapide de l’impasse ? Il répondit : si Dieu le veut. On lui a demandé : avez-vous discuté de la question de la formation d’un gouvernement ? Il a répondu : Cette question relève de la compétence du président Moawad, de ses associés, adjoints et personnalités politiques.
Après la réunion, Khaddam s'est rendu au palais du président Franjieh à Zgharta, où il a passé la nuit. Il convient de noter que M. Suleiman Tony Franjieh a assisté au premier tour de la rencontre entre le Président Moawad et M. Khaddam.
Le président Moawad devrait rendre la pareille à la visite de M. Khaddam en se rendant à Damas pour une réunion avec le président syrien Hafez Al-Assad la semaine prochaine.