Abdel Halim Khaddam, le Vice-Président syrien en visite à Paris, a soulevé des questions concernant les véritables motifs derrière une éventuelle attaque contre l’Irak, exprimant des inquiétudes quant à la possible désintégration du pays et à la fragmentation de toute la région. Lors d’une conférence de presse tenue après ses discussions avec le Président français Jacques Chirac, Khaddam a déclaré qu’une telle opération placerait efficacement les ressources pétrolières du Moyen-Orient « sous le contrôle américain ». Il a souligné en outre qu’une intervention militaire en Irak aurait des conséquences profondes non seulement pour l’Irak lui-même, mais aussi pour l’ensemble de la région et éventuellement au-delà. Il a fait remarquer que tandis que la Syrie s’était opposée à l’Irak par le passé en raison de son invasion du Koweït, elle se trouve désormais à défendre l’Irak contre la menace d’invasion. Depuis 1990, lorsque la Syrie a rejoint la coalition dirigée par les États-Unis pour expulser les forces irakiennes du Koweït, les relations entre Damas et Bagdad se sont nettement améliorées. Khaddam a fait valoir qu’une action militaire contre l’Irak établirait un précédent dangereux dans les relations internationales, permettant à un pays de lancer une opération pour changer la situation dans un autre pays.
Il est important de noter que les États-Unis ont à maintes reprises affirmé leur objectif de changement de régime à Bagdad, visant à établir un gouvernement non menaçant et dépourvu d’armes de destruction massive. Khaddam a mis en avant l’opposition des pays arabes et de nombreux autres à une action militaire contre l’Irak, affirmant que les pays voisins ne considèrent pas l’Irak comme une menace. Il a également souligné qu’il n’y a aucune justification morale ou politique pour une action militaire contre l’Irak, surtout compte tenu de l’embargo sévère qu’il a subi pendant plus d’une décennie et de l’absence d’armes de destruction massive. Khaddam a souligné que la question du retour des inspecteurs des armes des Nations Unies en Irak devrait être considérée dans le cadre d’une vue d’ensemble, évaluant à la fois les réalisations et les lacunes dans le domaine du désarmement. Il croyait que l’Irak devrait avoir la possibilité de déterminer son propre destin une fois que le travail des inspecteurs sera achevé. Khaddam a remis en question les motifs non divulgués derrière une action militaire contre l’Irak, spéculant que l’objectif ultime pourrait être de contrôler les ressources énergétiques de la région. Il a souligné la campagne organisée par les États-Unis contre l’Arabie saoudite et s’est demandé comment cela pouvait s’expliquer. Le vice-président syrien a mis en garde contre les risques de division de l’Irak et de déstabilisation du Moyen-Orient, déclarant que cette situation serait sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale. Il croyait que cet objectif s’aligne sur l’objectif stratégique d’Israël de affaiblir et de désintégrer le monde arabe, soulignant l’importance de l’unité de l’Irak pour le bénéfice du pays et de ses nations voisines. Enfin, en réponse à une question d’un journaliste concernant les déclarations du ministre français des Affaires étrangères Dominique de Villepin, qui a décrit le régime irakien comme une dictature, Khaddam a posé la question de savoir pourquoi des attributs similaires n’ont pas été utilisés pendant la guerre entre l’Irak et l’Ira