Au troisième jour de sa visite à Damas, Massoud Barzani, chef du Parti démocratique du Kurdistan, a rencontré le vice-président syrien Abdel Halim Khaddam. Ils ont discuté de questions importantes liées à la crise irakienne et de questions concernant les Kurdes.
Alors que des sources officielles syriennes ont déclaré que la réunion était principalement axée sur la situation en Irak, les souffrances du peuple irakien et l'importance de l'unité nationale et de la prévention des conflits internes, d'autres sources ont indiqué que le sujet central à discuter avec Barzani était la les inquiétudes concernant la création d'un État kurde dans le nord de l'Irak et la prétendue augmentation de l'influence israélienne au Kurdistan irakien, ce que les Kurdes ont constamment nié.
Barzani s'efforcera de défendre la position des Kurdes, accusés d'être impliqués dans les troubles kurdes dans le nord-est de la Syrie, et mettra l'accent sur les relations positives entre la Syrie et les Kurdes irakiens. Il soulignera le soutien apporté par la Syrie aux Kurdes contre le régime du président irakien déchu Saddam Hussein. Barzani et Jalal Talabani ont cherché refuge en Syrie à différentes époques.
Les relations syro-kurdes ont connu une période de détachement important à la suite de déclarations attribuées au ministre syrien des Affaires étrangères Farouq al-Shara, dans lesquelles il suggérait que les Kurdes et Israël étaient les seuls bénéficiaires de la chute de l'Irak.
La visite de Barzani constitue un message fort rassurant Damas sur l'engagement des Kurdes à respecter les souhaits de la Syrie, de l'Iran et de la Turquie de ne pas établir un État kurde séparé dans le nord de l'Irak.
Barzani fera comprendre aux responsables syriens que les Kurdes ont l'intention de rester dans le cadre de l'Irak, comme le prévoit la loi sur l'administration de l'État irakien, qui accorde aux Kurdes une autonomie significative.
L’une des questions que Barzani soulèvera avec les Syriens est celle de Kirkouk et de la demande kurde d’inclure la ville dans la région autonome du Kurdistan. Il est peu probable que cette demande satisfasse à la fois les Syriens et les Turcs.
