Les responsables syriens doutent toujours des objectifs de Kissinger et Sadate dans les pourparlers de paix

publisher: The New York Times

Publishing date: 1975-06-22

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Selon pratiquement tous les responsables avec lesquels nous discutons ici, le gouvernement syrien accorde très peu de confiance à la manière dont le secrétaire d'État Kissinger cherche un règlement politique au Moyen-Orient et se méfie du président égyptien Anwar el-Sadate.

La visite actuelle à Washington du vice-Premier ministre Abdel Halim Khaddam, qui est également ministre des Affaires étrangères, est ici considérée sans enthousiasme. Les responsables y voient simplement une opportunité pour la Syrie de réaffirmer son insistance familière sur le retrait total d'Israël des terres arabes occupées et la reconnaissance des droits nationaux du peuple palestinien.
Les Syriens se sentent cool à Genève

Les responsables syriens se sont refroidis face à l'idée, défendue plus tôt cette année, d'une reprise rapide de la conférence de Genève sur le Moyen-Orient, selon des sources diplomatiques syriennes.

Après consultations avec Moscou, les Syriens partagent apparemment le point de vue soviétique selon lequel une telle conférence n’a aucune chance de succès et pourrait conduire à une impasse dangereuse si l’attitude d’Israël et des États-Unis ne change pas sur les questions fondamentales.

La conférence de Genève, convoquée en décembre 1973, après la guerre israélo-arabe deux mois plus tôt, vise à rechercher un règlement de tous les aspects du conflit israélo-arabe. M. Kissinger, en revanche, est favorable à une approche étape par étape.

Alors que M. Khaddam arrivait à Washington, Boris N. Ponomarev, secrétaire du Parti communiste soviétique et figure influente dans les relations arabo-soviétiques, est arrivé ici pour des consultations de haut niveau.

Cette visite semblait susceptible de renforcer l'engagement militaire et politique soviétique en faveur de la défense syrienne contre Israël, et elle est intervenue au moment où la presse de Beyrouth annonçait que des livraisons supplémentaires d'équipements électroniques soviétiques avaient été effectuées pour le système de défense aérienne syrien.

L'activité diplomatique syrienne, qui a été très active récemment parmi les pays arabes, semble reposer sur la suspicion que le président Sadate pourrait encore conclure un accord séparé pour un deuxième retrait des forces israéliennes du Sinaï, avec une certaine forme de garantie de non-belligérance de la part de l'Égypte. .
La Syrie craint l’isolement

Les Syriens craignent qu’un tel accord ne laisse ce pays isolé face à Israël seul.

Les récents soupçons syriens à l’égard du président Sadate semblent indiquer un possible changement de position. Avant que M. Sadate ne rencontre le président Ford en Autriche le mois dernier, il a déclaré que lors d'une tournée dans les pays arabes, il avait obtenu un mandat pour parler au nom du monde arabe, et pas seulement de l'Égypte.

Au cours de sa tournée arabe, M. Sadate s'est entretenu avec les dirigeants de la Syrie, de la Jordanie, du Koweït, de l'Irak et de l'Organisation de libération de la Palestine.

En avril, M. Sadate et le président syrien Hafez al-Assad ont annoncé qu'ils étaient convenus de créer un comité pour aider à unifier la stratégie contre Israël.

Afin d’éviter l’isolement, le président Assad recherche une coordination militaire avec la Jordanie.

Les efforts de médiation de la Syrie dans la crise politique au Liban sont également vus sous cet angle.

Les Syriens ont également fait des compromis dans une querelle avec l'Irak au sujet des eaux du fleuve Euphrate, qui traverse la Syrie jusqu'en Irak et dans le golfe Persique.

Dans un geste inattendu, la Syrie a récemment accepté de prolonger de six mois le mandat des forces de maintien de la paix des Nations Unies sur le plateau du Golan.

Les Syriens se concertent en Egypte

L'Égypte et la Syrie ont ouvert ce soir des négociations visant à coordonner leur future stratégie militaire et politique.

Le Premier ministre Mahmoud al‐Ayoubi est arrivé à la tête d'une forte délégation, dont le ministre de la Défense, le général de division Mustafa Tlas.

Les pourparlers ont eu lieu à Alexandrie dans le cadre d'un comité conjoint de coordination nouvellement formé.
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