Le président égyptien Hosni Moubarak a reçu hier l’ambassadeur d’Égypte en Israël, Mohamed Bassiouni, qui a été rappelé au Caire mardi dernier en signe de protestation contre les attaques israéliennes croissantes contre le peuple palestinien. L’Agence de presse du Moyen-Orient, qui a rapporté la nouvelle, n’a pas mentionné les sujets abordés lors de la réunion. Dans un contexte connexe, le vice-président syrien Abdul Halim Khaddam a salué la décision de l’Égypte de rappeler Bassiouni, la qualifiant de bonne décision. Khaddam a déclaré dans une interview avec le journal Al-Ahram publiée hier que les événements en cours dans l’arène palestinienne et les vagues de colère arabes de la Méditerranée au Golfe exerceront une pression sur les gouvernements arabes pour qu’ils utilisent leurs capacités pour poursuivre des politiques arabes capables de confronter et de réaliser les intérêts nationaux au moyen d’un système arabe cohérent.
En ce qui concerne la solidarité arabe et le lancement d’un véritable dialogue arabe-arabe pour mettre fin aux différends et problèmes arabes, le vice-président syrien Khaddam a déclaré que le prochain sommet arabe en mars sera dédié à cet objectif. Il s’est demandé comment les Arabes peuvent faire la paix avec Israël tout en luttant pour atteindre la paix en leur sein. Concernant les affirmations de certains sur l’incapacité de la nation arabe à arrêter l’agression israélienne quotidienne contre le peuple palestinien, Khaddam a souligné que les Arabes ne sont pas faibles, mais forts de leur potentiel, bien qu’ils s’en éloignent, et ils ont besoin de l’intelligence et de la raison pour façonner de telles décisions.
En ce qui concerne la reprise du processus de paix syro-israélien, Khaddam a souligné que le processus de paix avait déjà progressé dans les négociations, avec l’ancien Premier ministre israélien Yitzhak Rabin s’engageant à se retirer aux frontières du 4 juin 1967, grâce au document de retrait. Cependant, l’ancien Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a mis fin à cette avancée, et par conséquent, l’engagement de la partie israélienne a été suspendu. Le vice-président syrien a indiqué que les négociations sur la voie syro-israélienne se poursuivent, mais il existe un fossé entre les deux positions, et de nouveaux développements sont apparus, notamment le soulèvement palestinien et d’autres. Khaddam a précisé que la paix sera réalisée lorsque Israël modifiera ses politiques, s’engagera à se retirer de tous les territoires syriens occupés le 4 juin 1967 et reconnaîtra les droits du peuple palestinien, y compris leur droit au retour, à l’autodétermination, à l’établissement de leur État indépendant et à sa capitale à Jérusalem.