En mars 1972, l’Irak a proposé à l’Égypte et à la Syrie la réétablissement de la République arabe unie, qui s’était effondrée en 1963. La proposition irakienne était une réponse immédiate à la suggestion de la Jordanie d’établir le Royaume arabe uni, mais elle est entrée en collision avec la formation de l’Union des Républiques arabes entre la Syrie, l’Égypte et la Libye en raison des différences irako-syriennes.
La proposition de l’Union des Républiques arabes en 1972 (en rouge) était une nouvelle version de la République arabe unie ratée de 1963.
Le plan du Royaume arabe uni a été vigoureusement rejeté par les Palestiniens, les Arabes, les pays islamiques et également Israël. La contre-proposition irakienne a encouragé l’inclusion de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) dans les négociations.
Cependant, la Libye devrait être exclue, du moins initialement. Le régime irakien dirigé par Saddam Hussein favorisait le conflit irako-syrien tandis que le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi critiquait l’approche du gouvernement irakien envers l’Union soviétique et les communistes irakiens.
À la fin de mars 1972, le Vice-Président irakien Saddam Hussein a dirigé une délégation de haut niveau à Damas et au Caire pour promouvoir la proposition. En Syrie, Saddam Hussein a rencontré le Président Hafez al-Assad et le Ministre des Affaires étrangères Abdel Halim Khaddam, mais le Président égyptien Anwar Sadate avait déjà consulté Kadhafi en Libye. Le 26 mars, Saddam a rencontré le Vice-Président Mahmoud Fawzi au Caire et a finalement rencontré Sadate à Alexandrie le 28 mars. La proposition d’Union de la République arabe égyptienne-libyenne-syrienne a été rejetée.
Cependant, la Syrie et l’Égypte ont invité l’Irak à rejoindre cette union à la place. Selon Khaddam, le sommet syro-irakien était une première étape vers l’unité et la résolution des différends entre les partis Ba’ath syrien et irakien. En octobre 1972, le Président irakien Ahmed Hassan al-Bakr a accepté les termes syriens et a suggéré la création d’une Union irako-syrienne au sein de l’union plus large, alors que l’Égypte et la Libye avaient déjà annoncé une fusion bilatérale au sein d’une union plus forte (également connue sous le nom de République arabe unie). Sans plus de discussions, en janvier 1973, le régime irakien a assuré l’Égypte et la Syrie de son soutien militaire et économique complet en cas de nouvelle guerre contre Israël. Cependant, la proposition irakienne de commandement militaire conjoint a été rejetée.