L'ancien vice-président syrien Abdel Halim Khaddam a mis en garde les Syriens contre toute participation à la conférence Genève 2, qu'il a qualifiée de « jeu international ». Il a estimé que ceux qui participent à la conférence contribuent à "produire une situation très grave dans le pays".
Les Nations Unies ont annoncé que la conférence sur la Syrie se tiendrait en janvier prochain. Alors que le régime syrien et certains partis de l'opposition syrienne ont annoncé leur volonté de participer à la conférence, la Coalition nationale syrienne, le plus grand bloc de forces d'opposition syriennes, envisage toujours de prendre une décision à cet égard sous certaines conditions. La condition la plus importante est que l’objectif de la conférence soit le départ du président syrien Bashar Al-Assad.
Dans une « lettre aux Syriens au sujet de la conférence de Genève », dont Arabi21 a obtenu une copie, Khaddam a déclaré que les États-Unis et la Russie, les sponsors de la conférence, ont ignoré le lourd bain de sang en Syrie suite à l'agression brutale. du régime tyrannique dirigé par le tueur en série Bashar Al-Assad. Il a ajouté que les deux pays ont ignoré les objectifs du peuple syrien, notamment la libération, le renversement du régime et la responsabilisation des auteurs de meurtres, d'exterminations et d'humiliations.
Khaddam a déclaré que "la participation de la Coalition nationale ou de tout parti syrien au nom de l'opposition aura de graves conséquences qui compliqueront encore davantage la situation en Syrie". Il a souligné que les partis d'opposition qui envisagent de participer à la conférence doivent comprendre qu'ils ne pourront pas réaliser les aspirations du peuple syrien. Les deux pays parrains de la conférence ont décidé de ne pas renverser le régime mais plutôt d'inclure certains opposants dans le gouvernement.
L'ancien vice-président syrien a exprimé l'espoir que les membres de l'opposition participant à la conférence de Genève se rendront compte que leurs actions contribuent à créer une situation très dangereuse dans le pays. Il a souligné que la majorité des Syriens, qu’il s’agisse de civils, d’organisations armées ou de l’Armée libre, ne laisseraient pas passer ce jeu international et n’accepteraient pas une seconde calamité après la catastrophe en Palestine.
Khaddam a souligné que Bachar Al-Assad, qu'il a qualifié de « tyran », s'accrochera au pouvoir et, s'il est contraint de le quitter, continuera d'exercer son influence par le biais des forces armées, des services de sécurité et des loyalistes au sein de l'État. Il a prévenu qu'Al-Assad manipulerait la situation résultant de la conférence de Genève.
Khaddam a appelé l'opposition syrienne à organiser une conférence nationale globale, impliquant tous les partis d'opposition déterminés à renverser le régime. L’objectif devrait être d’unir les forces et les efforts pour sauver la Syrie, protéger son peuple, renverser le régime autoritaire meurtrier et établir un gouvernement fondé sur la volonté du peuple. Il a souligné que même si le régime combat le peuple syrien avec des forces militaires et des partisans unifiés, l'opposition qui s'efforce de renverser le régime reste fragmentée et affaiblie par des divisions internes.
Khaddam a annoncé sa défection du régime syrien fin 2005 et vit depuis en France.