Abdel Halim Khaddam, ancien vice-président de la Syrie et membre fondateur du Front de salut national, parti d'opposition, a récemment conclu une conférence à Londres. Khaddam, qui cherche à renverser le régime syrien, estime que la désobéissance civile est une stratégie clé pour atteindre cet objectif.
Pour apporter un changement en Syrie, nous comptons sur des moyens pacifiques. Le renversement de régimes dans d’autres pays a souvent été accompli grâce au pouvoir du peuple. En Syrie, l’état de congestion et de souffrance qui prévaut est principalement le résultat de l’oppression, de l’injustice, de la pauvreté, de la faim et des crises économiques. Le pays est aux prises avec des taux de chômage élevés et même les personnes instruites ont du mal à trouver du travail. Ces conditions ont contribué à un sentiment de congestion populaire. Le régime, craignant la situation intérieure, a recours aux services de sécurité pour appréhender les citoyens, notamment les intellectuels et les écrivains. Cette crainte découle de la possibilité que la situation se transforme rapidement en un mouvement populaire qui pourrait placer le régime dans une position difficile, conduisant finalement à sa chute. En conséquence, le peuple syrien se retrouve dans un état de congestion.
Le rôle du Front du salut national est d’atténuer cet embouteillage en promouvant la désobéissance civile comme moyen de renverser pacifiquement le régime. Nous rejetons fermement la violence, car ce n’est pas dans la nature des Syriens de recourir à de telles mesures. De plus, nous ne soutenons pas un coup d’État militaire comme moyen de changement de régime, compte tenu des malheurs qu’il a apportés à la Syrie et à d’autres pays arabes.
Concernant nos relations avec l’opposition en Syrie, nous travaillons activement avec diverses organisations. Nous nous efforçons de favoriser la communication et l’unité entre toutes les forces œuvrant à un changement réussi, en garantissant la participation de tous. En tant que partis d’opposition, nous partageons des objectifs et des raisons de mobilisation communs, et il n’y a aucune contradiction entre nous.
Quant à nos attentes envers la communauté internationale, notre message est clair : nous l'exhortons à ne pas fermer les yeux sur les erreurs du régime et à aider le peuple syrien à faire face à cette épreuve. Nous recherchons leur soutien pour libérer la Syrie de l’emprise de ce régime corrompu et autoritaire, qui a perdu sa légitimité nationale et internationale. Nous travaillerons avec diligence pour expliquer la situation en Syrie, favorisant une meilleure compréhension et encourageant les actions de soutien qui aident le peuple syrien à surmonter ses luttes actuelles.
Quant au rapport intérimaire attendu de Serge Brammertz, chef de la Commission d'enquête internationale sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafiq Hariri, je manque actuellement d'informations précises sur son contenu en raison du travail de l'enquêteur mené dans le plus strict secret. Cependant, j'espère que le rapport présentera des indications significatives sur les auteurs de ce crime. En temps voulu, je pense qu'un rapport final sera soumis après la création du Tribunal international chargé de poursuivre les responsables de l'assassinat.