Le chef du Front national du Salut de l’Opposition appelle la communauté internationale à accroître la pression sur le régime syrien.
L’ancien vice-président syrien et président du Front national du Salut de l’Opposition, Abdelhalim Khaddam, a déclaré lors d’une interview accordée à la station de radio américaine « Sawa » diffusée hier, qu’il y a des consultations en cours en Syrie en vue de la création d’un conseil de transition chargé de gérer politiquement la confrontation avec le régime du président Bachar al-Assad.
Khaddam a également mentionné que ces consultations se déroulent au sein de cercles civils du pays, excluant tout rôle pour l’institution militaire syrienne dans ce processus. Il prévoit la chute prochaine du régime d’Assad, affirmant qu' »il existe une détermination du peuple syrien à manifester pacifiquement malgré les meurtres, les blessures nombreuses, les arrestations et les intimidations. »
Le chef du Front national du Salut de l’Opposition a appelé la communauté internationale à accroître la pression sur le régime syrien, excluant la réussite de tout dialogue initié par Damas, que ce soit de manière officielle ou populaire, en raison de l’impossibilité de le mener « alors que les gens sont massacrés. »
Khaddam a également affirmé que le Liban n’a pas de gouvernement, car il est devenu un État occupé par le Hezbollah, niant tout rôle pour lui-même ou ses partisans dans la prétendue démission de l’ambassadrice syrienne à Paris, Lamia Shakkour.
De plus, Khaddam exprime sa conviction que l’Union européenne va dans la bonne direction pour sauver le peuple syrien et restaurer la stabilité dans la région. Il mentionne que l’Union européenne a pris des mesures très avancées, tandis que la position arabe reste officiellement silencieuse, mais les médias arabes, en général, adoptent des positions positives et bonnes qui révèlent les atrocités et les crimes commis par le régime.
Il exprime également l’espoir que les États-Unis, en tant que l’un des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies et une grande puissance, traduiront leurs déclarations politiques en positions pratiques grâce à une pression accrue sur le régime pour protéger et autonomiser le peuple syrien dans la réalisation de ses aspirations.
Concernant l’opposition syrienne à l’étranger, Khaddam affirme que le rôle de l’opposition à l’étranger consiste à aider les forces intérieures plutôt qu’à les remplacer. Il souligne que cette question nécessite des discussions au sein du pays entre les forces révolutionnaires et les entités qui les soutiennent à l’intérieur, car ce sont elles qui peuvent former une structure politique pour gérer le conflit avec le régime sur le plan politique et soutenir la révolution.
En ce qui concerne les discussions menées par Khaddam, il précise qu’elles se déroulent à un niveau civil et non militaire. Il estime que la position de l’institution militaire est bien connue et claire, et que la direction de l’armée et des forces armées est utilisée de manière négative et dangereuse contre le peuple syrien.
Quant au temps nécessaire pour que la révolution syrienne renverse le régime, Khaddam estime que le régime est maintenant à quelques pas de la chute. La capacité du régime à résister est devenue très limitée. Interrogé sur les appels à des dialogues nationaux à Damas, Khaddam répond que ces dialogues n’ont pas de poids ni d’impact, et que le dialogue initié par le régime est intéressé, sans développements nouveaux, sauf la poursuite de la répression et des meurtres.
Concernant sa relation avec la prétendue démission de l’ambassadeur syrien en France, Khaddam répond que cela fait partie des mensonges du Hezbollah et que l’information n’est en aucun cas vraie. En ce qui concerne les partis de l’opposition syrienne qui se rendront en Russie à la fin du mois et leur rôle potentiel dans le changement de la position du Kremlin, Khaddam estime que ces tentatives n’auront aucun effet car la situation en Syrie est influencée par de multiples facteurs, ce qui pousse Moscou à adopter son approche actuelle.
Quant à la possibilité d’une guerre civile en Syrie, Khaddam répond que cela n’est pas susceptible de se produire, et qu’il n’y aura pas de guerre civile. Il y a une guerre unilatérale, qui est le régime, qui a transformé l’armée syrienne, initialement créée par les Syriens pour défendre la patrie, en une armée d’occupation.
En ce qui concerne son opinion sur le nouveau gouvernement libanais, Khaddam déclare qu’il pense qu’il n’y a pas de gouvernement au Liban. Il considère le Liban comme un « État occupé ayant perdu sa souveraineté et sa légitimité » et le considère comme occupé par le Hezbollah.