Dans une interview exclusive accordée à "Al Arabiyah", Abdel Halim Khaddam, ancien vice-président syrien et actuel membre de l'opposition, a souligné que l'armée syrienne s'est transformée en force d'occupation, ne laissant d'autre alternative que de renverser le régime actuel. Il a souligné que la nature du régime est basée sur le meurtre et la répression, ce qui rend le dialogue impossible. Des milliers de citoyens ont été tués et blessés lors des manifestations qui ont débuté en mars dernier.
Khaddam a déclaré qu'il connaît personnellement l'armée et pense que son esprit national se rétablira. L’armée ne restera pas dans sa position actuelle et se retrouvera bientôt dans une impasse. Il se brisera sur une base nationale plutôt que sur une base sectaire.
Il a ajouté que le peuple syrien, après 40 ans de répression, était comme un volcan silencieux et que le recours à la force a conduit à l'éruption du volcan actuel. Concernant l'opposition actuelle, Khaddam a mentionné que personne ne peut prétendre représenter le peuple syrien. Il n’y a aucun mandat du peuple et le régime est terminé, ce qui rend toute négociation vaine. Cependant, les gens qui bougeront produiront les dirigeants qui dirigeront les affaires du pays.
Abdel Halim Khaddam a évoqué la position internationale sur la Syrie, notant qu'elle est passée du silence à plusieurs étapes. Plusieurs pays, dont la France et les États-Unis, ont déclaré que le régime avait perdu sa capacité à perdurer ou sa légitimité. Khaddam a souligné que le parti Baas ne dirige pas, mais que les décisions sont prises par Bashar et Maher Al-Assad. Il a exclu toute possibilité de changement au sein du régime et a appelé à l'établissement d'un nouveau système et à l'évolution vers un processus démocratique où le pouvoir s'échangerait de manière pacifique.
Concernant ses précédentes déclarations sur la formation d'un conseil de transition, Khaddam a mentionné que des consultations étaient en cours pour former une structure politique qui soutiendrait les objectifs de la révolution et contribuerait à leur réalisation. Il a souligné que l'opposition actuelle est pacifique et que toute transformation en une opposition armée dépend de la position internationale et arabe et d'Israël.
Khaddam a démenti les informations selon lesquelles il aurait envoyé des armes en Syrie, notamment dans sa ville natale de Baniyas. Il a souligné qu'il y a des gens qui ont commis des crimes qui devraient être jugés, et que l'armée était divisée avec des officiers qui ont refusé de relâcher les manifestants abattus. Il a également démenti les informations faisant état de la présence d'éléments islamistes armés, affirmant que ces informations avaient été fabriquées pour servir le régime.
Khaddam estime que le changement dans la structure du régime et la transformation en Syrie créeront une situation plus stable plutôt que du désordre et du chaos. Il a souligné qu'il n'y a pas de salafistes en Syrie, indiquant qu'il existe un petit groupe créé par le régime et envoyé à Nahr Al-Bared. Dans son rôle, Khaddam a déclaré qu’Israël n’a rien à voir avec la question syrienne et que tout ce sur quoi il travaille est d’essayer de maintenir le régime.