A la veille de la réunion du Comité tripartite à Riyad et de la Conférence au sommet arabe prévue à Bagdad le 28 de cette année, les contacts entre les gouvernements libanais et syrien se sont intensifiés pour échanger des informations et coordonner leurs positions.
Al-Diyar a appris que le président Elias Hraoui avait envoyé hier son conseiller, l'avocat Faris Boyz, à Damas. Boyz a rencontré le vice-président syrien, M. Abdel Halim Khaddam, en présence du ministre Mohsen Dalloul, ainsi que d'autres responsables syriens. Il a également reçu M. Khaddam Al-Zeer Marwan Hamadeh et une délégation de la « Rencontre islamique ». Ces rencontres ont porté sur les questions libanaises et arabes, ainsi que sur les préparatifs en cours du sommet arabe de Bagdad.
Les visiteurs de Damas ont informé Al-Diyar que la Syrie persiste à refuser de participer au sommet arabe de Bagdad.
Concernant le Liban, les visiteurs ont confirmé que l'envoyé du président Hrawi a discuté avec des responsables syriens de la manière dont le Liban peut assurer sa présence au sommet, même s'il n'y participe pas activement. Ils ont également exploré les moyens de parvenir à un consensus arabe sur le soutien au Liban et à l’accord de Taëf, tout en contournant la légitimité selon le scrutin proposé par le roi saoudien Fahd bin Abdulaziz. Des efforts ont été faits pour faire de la proposition du roi Fahd la position collective de tous les pays arabes, considérant que, selon des sources, le dossier libanais n'est pas une priorité pour les Arabes par rapport aux deux principaux thèmes de la solidarité avec l'Irak et l'immigration des Juifs soviétiques. Des sources ont confirmé que la conférence au sommet avait été convoquée dans le but explicite d'aborder ces deux sujets. C'est pourquoi le Liban, à travers ses contacts avec Damas et d'autres pays arabes concernés, cherche à garantir que ses préoccupations ne soient pas négligées lors de la conférence.
Les mêmes sources ont révélé que l'Algérie et le Maroc ont exprimé leur réticence à participer à la conférence au niveau présidentiel si la Syrie n'y participe pas avec son président. Ils se contenteraient d’une délégation au niveau des ministres des Affaires étrangères mais s’efforceraient d’impliquer la Syrie dans la conférence, même si ce n’est pas au niveau présidentiel. Cependant, jusqu'à présent, Damas n'a pas pris la décision d'accepter de participer au sommet, ni avec le président ni à aucun autre niveau, selon les sources.