Interview radio du vice-président syrien Abdel Halim Khaddam sur les négociations de paix et d’autres questions

publisher: اذاعة مونتكارلو

Publishing date: 1992-11-16

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Quelle serait la nature des nouvelles relations entre Damas et Tel-Aviv si les pourparlers de paix aboutissaient à un accord entre la Syrie et Israël ?

Nous sommes déterminés à œuvrer en faveur d’une paix juste et globale dans la région, sur la base des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité. Le contenu de ces résolutions détermine la nature de la paix, des relations et d’autres questions. Nous sommes attachés à toutes les exigences des résolutions du Conseil de sécurité, et tout ce qui va au-delà de ces exigences est une question distincte.

Supposons que les pourparlers de paix ne conduisent pas à une solution et qu’Israël ne mette pas en œuvre les résolutions de légitimité internationale. De quelles preuves disposons-nous et quelles sont les options qui s’offrent à la Syrie ?

Les pourparlers font partie d'un processus global visant à parvenir à la paix, au retrait israélien des territoires arabes occupés et à la restauration des droits nationaux du peuple palestinien. Si cette approche échoue, nous travaillerons à créer les conditions nécessaires qui nous permettront de retrouver nos droits sur la terre, qu’elle soit syrienne, palestinienne, libanaise ou jordanienne. Nous travaillerons, comme je l’ai mentionné plus tôt, aux niveaux syrien, arabe et international pour créer ces conditions.

Tant qu’il y aura un pouce de territoire occupé et tant que le peuple palestinien souffrira d’injustice et d’occupation, le conflit ne pourra pas être arrêté, même s’il dure un siècle, deux siècles, trois ou quatre siècles.
L’option guerre existe-t-elle toujours ?

Nous discutons actuellement de paix.

La Syrie continuera-t-elle à boycotter les négociations multilatérales malgré le consensus entre les pays participants, notamment en ce qui concerne le développement économique et l’interdépendance entre les progrès des efforts bilatéraux et multilatéraux ?

Nous ne voyons pas la raison qui justifie l’engagement dans des négociations multilatérales. Comment pouvons-nous discuter des relations régionales alors que l’agression et l’occupation persistent ? Comment la Syrie peut-elle résoudre les problèmes régionaux comme l’eau et l’environnement alors que son propre territoire reste occupé ? Le multilatéralisme semble être une concession faite à Israël, destinée à affaiblir la position arabe dans le processus de paix. Bien entendu, nous nous opposons à une telle position. Nous ne sommes pas enclins à tirer des conclusions hâtives avant d’aborder le principe fondamental, à savoir la nécessité du retrait. Sans retrait, aucune autre question ne pourra être examinée.

Parlons-nous du retrait du Golan ou du retrait de chaque centimètre carré des territoires arabes occupés, y compris le Golan ?

Notre position prône le retrait complet du plateau du Golan et de chaque centimètre carré des territoires arabes occupés.
Continuons à discuter des relations entre Damas et l'OLP. Êtes-vous d’accord avec la description des relations entre la Syrie et les dirigeants de l’OLP comme étant fluctuantes ? Y a-t-il des raisons aux inquiétudes des dirigeants quant à un éventuel accord entre la Syrie et Israël aux dépens des Palestiniens ? Quelle est la position de la Syrie dans les négociations avec les Israéliens ?

Les relations entre la Syrie et les dirigeants de l’OLP sont normales et bien établies. Il est bien connu que nous n’intervenons pas dans les affaires internes de l’organisation, ni maintenant ni à l’avenir. L'OLP prend ses propres décisions et en assume la responsabilité devant le peuple palestinien. Quant aux inquiétudes exprimées par certaines personnes concernant la position syrienne, je crois personnellement que tout Palestinien étroitement lié à la cause palestinienne ne douterait pas de la position syrienne concernant le volet palestino-israélien dans les pourparlers de paix à Washington. Plusieurs déclarations ont été publiées récemment pour remédier à tout manque de compréhension perçu.

Aucune déclaration spécifique n'a été faite concernant la piste de négociation palestinienne. Il existe cependant un accord arabe sur l’importance de la coordination et de l’échange d’informations. La délégation palestinienne est engagée dans une lutte importante avec la partie israélienne, et la situation est loin d’être facile. Nous n’avons fait aucune déclaration critiquant leurs efforts.

Quoi qu’il en soit, la Syrie est profondément attachée aux droits des peuples palestinien et syrien, car nous faisons partie d’une seule nation. Personne n’a le pouvoir de dicter à la Syrie ce qu’elle doit ou ne doit pas faire concernant ses obligations nationales. La Syrie est pleinement consciente de ces obligations et de ses responsabilités. Quiconque cherche à faire des suggestions doit suivre le chemin de la droiture pour servir efficacement sa cause.
Concernant le volet palestino-israélien des pourparlers de paix à Washington, je crois que plusieurs déclarations ont été publiées récemment. Y a-t-il des lacunes dans cette piste ? Pourquoi ces écarts se sont-ils produits ?

Aucune déclaration n'a été faite... Quant à la voie de négociation palestinienne, il existe bien entendu un accord arabe sur la nature de la coordination et de l'échange d'informations. La délégation palestinienne est engagée dans une bataille majeure avec la partie israélienne, et la situation n’est pas facile. Nous n'avons fait aucune déclaration ni critique.

Quoi qu’il en soit, la Syrie est attachée aux droits du peuple palestinien et se préoccupe des droits du peuple syrien, car nous et le peuple palestinien faisons partie d’une seule nation. Personne ne peut dicter à la Syrie ce qu’elle doit ou ne doit pas faire pour remplir ses obligations nationales. La Syrie est bien consciente de ces obligations et comprend ses responsabilités. Ceux qui souhaitent exprimer leurs opinions doivent suivre le bon chemin pour servir leur cause.
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