L'ancien vice-président syrien Abdel Halim Khaddam a annoncé jeudi sa confiance dans la démission du président syrien Bachar al-Assad, près de trois semaines après le déclenchement d'un mouvement de contestation sans précédent en Syrie.
Lors d'une conférence de presse tenue à Bruxelles, l'ancien responsable syrien a déclaré que le président syrien démissionnerait et que le peuple syrien atteindrait ses objectifs. Khaddam n’a exprimé aucun doute à ce sujet, estimant que le peuple est las des régimes autoritaires.
Concernant les réformes annoncées par les dirigeants syriens, Khaddam a déclaré que le problème ne réside pas dans la publication de décrets spécifiques mais dans la nature même du régime. Il a ajouté qu'il connaissait bien la composition du régime et que ces réglementations étaient irréparables. Il estime que l’époque de tels systèmes est révolue.
Khaddam a fait valoir que les réformes vantées par les autorités syriennes n’entraîneraient aucun changement significatif. Il pensait que le régime abrogerait les lois d'urgence pour ensuite les remplacer par des lois antiterroristes plus strictes.
Concernant la nature du mouvement de protestation en Syrie, Khaddam l'a décrit comme une révolution de jeunesse menée par les jeunes eux-mêmes. Il a souligné qu’il n’était affilié à aucun parti ou groupe politique, mais qu’il regroupait plutôt des jeunes issus de divers courants et partis.
Khaddam a expliqué qu'il avait choisi de tenir sa conférence de presse à Bruxelles plutôt qu'à Paris, où il réside depuis sa séparation du régime syrien en 2005. Cette décision a été influencée par les conditions spécifiques de sa présence à l'étranger, faisant vraisemblablement référence aux limitations imposées par le régime syrien. les autorités françaises sur ses activités politiques alors qu'il était sous leur asile politique.
Interrogé sur le changement attendu en Syrie, Khaddam a déclaré que tous les partis d'opposition et le mouvement Al-Shabaab en Syrie plaidaient pour un changement pacifique. Il a souligné que personne parmi les Syriens n’appelait à une intervention militaire.
Khaddam a reconnu les tensions sectaires présentes en Syrie, mais a souligné que le régime les avait exacerbées par son comportement, sa marginalisation et son isolement. Il estime toutefois que cela n’aura pas d’impact durable puisque le peuple syrien n’est pas intrinsèquement sectaire. La population syrienne comprend une majorité sunnite aux côtés des minorités alaouites, chrétiennes et druzes.
Khaddam a créé le Front du salut national après sa séparation du régime, qui comprenait les Frères musulmans et d'autres opposants. Le groupe a toutefois annoncé son retrait du front fin 2009.