L'ancien vice-président syrien Abdel Halim Khaddam a réitéré ses accusations contre le président syrien Bashar Al-Assad. Dans une interview accordée à la radio française "Europe-1", Khaddam a déclaré qu'il croyait fermement que le président Assad avait personnellement ordonné l'assassinat de Hariri.
Khaddam a en outre souligné qu'il avait fait savoir au chef de la Commission internationale d'enquête, Detlef Meles, que de telles décisions ne pouvaient être prises que par le chef de l'État. Selon Khaddam, les agents du renseignement ne possèdent pas le pouvoir de prendre des décisions d’une telle ampleur car elles nécessitent des ressources considérables.
Lorsque l'agence de presse du Moyen-Orient lui a demandé si Assad avait directement ordonné l'assassinat de Hariri, Khaddam a répondu : "Oui... C'est ma conviction personnelle... C'est un crime politique". Concernant l'implication du frère et du beau-frère d'Assad dans la décision d'assassinat, Khaddam a affirmé : "Oui... Il l'a fait avec un groupe d'individus au sein de son régime". Khaddam a réitéré qu'il avait vu Assad dans un état de grande agitation et de colère après sa rencontre avec Hariri, au cours de laquelle il a menacé d'éliminer "quelqu'un" si ses décisions n'étaient pas acceptées au Liban.
Assad a toujours nié toute implication dans l'assassinat de Hariri, affirmant : « Je suis un homme honnête et direct. J'ignore les intentions de certains individus. Les allégations de menaces contre Hariri sont infondées. » Par ailleurs, le ministre syrien de la Justice, Mohammed Al-Ghafri, a confirmé que le ministère public avait intenté une action en justice contre "l'accusé" Abdel Halim Khaddam pour de multiples crimes, dont la haute trahison. À l'issue de sa rencontre avec le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saud Al-Faisal, à Paris, le président français Jacques Chirac a une nouvelle fois appelé la Syrie à coopérer pleinement et sans condition avec la commission d'enquête internationale. Chirac a souligné que la réintégration de la Syrie dans la communauté internationale dépend d'un changement de comportement, et il a souligné que ceux qui incitent aux attaques et complotent pour déstabiliser le Liban doivent comprendre que l'ère de l'intervention et de l'impunité est révolue.