L’ancien vice-président syrien Abdul Halim Khaddam déclare qu’il souhaite voir le président Bashar al-Assad destitué par le biais d’une révolte populaire.
M. Khaddam a déclaré à la BBC que les Syriens étaient frustrés par le régime actuel et devraient être mobilisés par les groupes de l’opposition dans le pays.
Et il a accusé M. Assad d’être un traître, niant en être un lui-même.
Une enquête de l’ONU a impliqué la Syrie dans le meurtre de l’ancien Premier ministre libanais Rafik Hariri, mais Damas nie toute implication.
S’exprimant depuis Paris, où il vit sous protection depuis sa démission en juin 2005, M. Khaddam a déclaré : « Le peuple syrien prendra sur lui la responsabilité de changer le gouvernement. »
« L’opinion publique est très frustrée et le peuple syrien est assez mécontent », a-t-il poursuivi.
« Il y a une opposition en Syrie qui trouvera son chemin pour conduire le peuple à le renverser. »
« Je ne me soucie pas du pouvoir »
M. Khaddam a déclaré qu’il n’avait pas demandé, ni été sollicité par d’autres nations pour aider l’opposition syrienne.
« Je n’ai absolument aucune relation avec un pays étranger, qu’il s’agisse de pays arabes ou étrangers. Je travaille pour le bien de la Syrie. Je crois que la Syrie réussira dans ce qu’elle doit faire. »
Il a déclaré à la BBC World Service qu’il s’attendait à ce que des élections démocratiques suivent naturellement tout renversement de régime.
Mais il a nié qu’il chercherait à devenir président lui-même. « Je ne cherche pas de postes. Je ne me soucie pas du pouvoir. »
M. Khaddam a confirmé qu’il avait été interrogé par les enquêteurs de l’ONU plus tôt dans la journée.
« Je leur ai dit ce que je savais sur l’assassinat », a-t-il déclaré, sans préciser si cela incluait sa précédente affirmation selon laquelle le président Assad avait menacé M. Hariri.
« Continuer à tuer »
Il a déclaré que ceux en Syrie qui l’avaient qualifié de traître le faisaient sous la pression des services de renseignement syriens.
« Un traître est celui qui cause du tort à son pays… L’homme qui devrait être qualifié de traître est lui-même Bashar al-Assad », a-t-il déclaré.
Jeudi, il a déclaré à France 3 TV que le président syrien devrait aller en prison pour son implication dans l’assassinat de M. Hariri en février.
Le président Assad a nié les allégations le reliant au complot.
M. Khaddam a déclaré qu’il n’avait pas été surpris par l’élimination de membres de l’opposition syrienne au Liban.
« Ceux qui sont derrière les assassinats continueront à tuer, car leur objectif est de semer le chaos au Liban », a-t-il déclaré.
« Je suis une cible. Ma vie est en danger, mais je n’ai pas peur. »