Abdul Halim Khaddam, ancien adjoint du président syrien, a déclaré que le discours récent du président syrien Bashar al-Assad devant l’Union des journalistes syriens, dans lequel il a décrit certains dirigeants arabes comme des « hommes à moitié », ressemblait à un « discours d’adolescent au lycée ».
Khaddam, lors d’une interview diffusée hier sur la chaîne de télévision libanaise « Al-Mustaqbal », appartenant à la famille Hariri, a considéré toute guerre arabe contre Israël comme peu probable à moins qu’il n’y ait un partenariat entre la Syrie et l’Égypte.
Il croyait qu’Israël, où il réside à Paris après avoir fait défection du régime de Damas, avait « atteint ses objectifs principaux » lors de la guerre de 34 jours avec le Hezbollah, qui a entraîné la « destruction du Liban ».
Il a révélé que feu le président syrien Hafez al-Assad avait pris la décision depuis l’invasion israélienne du Liban en 1982 de ne pas engager le front du plateau du Golan syrien, occupé par Israël, « et de drainer Israël au Liban » en activant la résistance.
Il a déclaré qu’Hafez al-Assad avait donné des instructions aux agences de sécurité syriennes pour ne pas permettre l’exécution d’opérations de résistance depuis la zone du plateau du Golan syrien afin d’éviter des représailles israéliennes sur le sol syrien, ce qui déstabiliserait le régime.
Il a ajouté qu’il y avait une grande inquiétude en Syrie que l’imprudence de Bashar puisse conduire à un conflit avec Israël au moment inapproprié.
Khaddam, qui était responsable des affaires libanaises depuis l’entrée des forces syriennes sur le territoire libanais en 1976 jusqu’à la mort de Hafez al-Assad en 2000, a exhorté le peuple libanais à maintenir leur unité nationale, car c’est la « seule garantie pour les Libanais » de stabiliser la situation après le cessez-le-feu conformément à la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies.
Il a souligné l’importance pour l’État libanais d’avoir le contrôle, laissant entendre que l’enlèvement de deux soldats israéliens par le Hezbollah le 12 juillet sans consulter le gouvernement libanais était la raison que Israël a utilisée pour détruire les infrastructures libanaises.
Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait annoncé lors d’une interview télévisée hier que s’il avait connu l’ampleur de la réponse d’Israël, il n’aurait pas exécuté l’opération d’enlèvement des soldats.