Ancien vice-président syrien Abdul Haleem Khaddam a déclaré que la raison derrière la récente campagne syrienne visant l'Arabie saoudite est que le Royaume, en raison de sa position arabe et internationale, représente une barrière majeure contre la domination iranienne dans la région.
Khaddam a affirmé dans une interview au journal « Al-Watan » aujourd’hui que la Syrie est dirigée par une clique au pouvoir qui « a perturbé les institutions constitutionnelles, surpassé les lois, utilisé la répression contre les citoyens, répandu la corruption dans le pays, instillé la peur parmi les citoyens syriens, monopolisé les décisions et placé la Syrie dans une position dangereuse. Cela a entraîné de graves crises économiques, la propagation de la pauvreté et du chômage, l’affaiblissement des ressources de l’État et l’arrêt de la croissance économique. »
Khaddam a condamné les déclarations du vice-président syrien Farouk al-Sharaa, dans lesquelles il critiquait le rôle du Royaume dans la région, considérant ces déclarations comme faisant partie d’une politique visant à rompre les liens de la Syrie avec le système arabe et à renforcer sa connexion à la stratégie régionale de l’Iran.
Il a ajouté que « Al-Sharaa parle au nom de son maître (faisant référence au président syrien), » considérant que la campagne a commencé avec les déclarations de Bashar al-Assad contre les dirigeants arabes. Elle s’est poursuivie intensivement contre le Royaume d’Arabie saoudite à travers plusieurs déclarations d’Al-Sharaa et d’autres, ainsi que par le biais des médias syriens et des agents des renseignements syriens au Liban.
Khaddam a déclaré que la focalisation sur le Royaume d’Arabie saoudite est liée à la stratégie régionale de l’Iran. Il a estimé que le rôle du régime syrien dans cette stratégie consiste à lancer une campagne de diffamation contre le Royaume et ses dirigeants. Cela s’explique par le fait que le Royaume, en raison de sa position arabe et internationale et de ses ressources, constitue un obstacle majeur aux intérêts iraniens dans la région, que ce soit dans le Golfe arabe, en Irak, en Palestine ou au Liban.
Il a ajouté que le président syrien, « après s’être impliqué dans la prolongation (du mandat du président libanais) et l’adoption de la résolution 1559, l’assassinat du président Rafik Hariri et d’un certain nombre de dirigeants libanais, s’est retrouvé confronté à une responsabilité internationale et arabe. Sa plus grande erreur a été de lier la Syrie à la stratégie régionale de l’Iran, espérant que cela servirait de garantie pour lui en utilisant le Hezbollah chiite libanais pour aggraver la situation au Liban et le pousser vers l’explosion. À ce moment-là, Bachar al-Assad imagine qu’il se transformera d’une partie accusée en un partenaire dans la résolution des problèmes de la région, et la question du Tribunal international sera close. »
Khaddam a considéré que les déclarations d’Al-Sharaa sont condamnées par le peuple syrien, qui entretient des relations historiques et étroites avec le Royaume d’Arabie saoudite depuis la création des deux États. Il a affirmé que le peuple syrien rejette catégoriquement ces campagnes douteuses contre le Royaume d’Arabie saoudite.