L'ancien vice-président syrien Abdel Halim Khaddam a prédit que la conférence Genève III ne parviendrait pas à trouver une solution à la crise avec une feuille de route en raison des interventions de Téhéran et de Moscou. Il a souligné que la Russie et l'Iran ont des ambitions expansionnistes dans la région arabe et qu'ils déjoueront tout projet visant à renverser le président syrien Bashar Assad, car leurs plans dépendent de sa survie. Dans des déclarations au journal saoudien "Al Watan" dimanche, Khaddam a critiqué l'Iran pour être à l'origine de la crise syrienne et a accusé la Russie de donner la priorité à ses ambitions et à ses intérêts avant le bien-être des civils.
Khaddam a également critiqué la communauté internationale pour avoir accepté de poursuivre les conférences de Genève. Il a souligné que « Genève 3 » ne produira pas de feuille de route et sera similaire à ses prédécesseurs, qui ont permis au régime d'Assad de poursuivre ses crimes contre le peuple syrien, notamment les meurtres, les sièges et la famine. Il a souligné que la conférence n'offrira pas de solutions sérieuses.
Khaddam a souligné que les conférences de Genève ont intentionnellement évité de s’attaquer aux causes profondes de la crise syrienne, choisissant plutôt de manœuvrer sans direction claire. Il a fait une exception à la position saoudienne précédemment annoncée par le prince Saud Al-Faisal et actuellement par le ministre des Affaires étrangères, Adel Al-Jubeir, selon laquelle Assad doit partir, soit par des moyens politiques, soit par des moyens militaires.
Concernant l'implication de la Russie, Khaddam a réfuté l'idée selon laquelle l'objectif de la Russie serait d'établir des bases navales et aériennes. Il a précisé que des bases militaires russes en Syrie existent depuis 1976 mais restent inutilisées. Il a fait valoir que le véritable objectif de Moscou est de modifier l’équation existante pour assurer le maintien d’Assad à la présidence.
Khaddam a averti que la situation actuelle indique une nouvelle détérioration en Syrie, la comparant à une calamité similaire à celle qui s'est produite en Palestine. Il a souligné que cette calamité est actuellement en préparation, avec le projet de diviser le pays en provinces.
Khaddam a affirmé que les ambitions de la Russie en Syrie sont importantes et ne peuvent être résolues par les seules conférences internationales. Il a noté que la Russie utilise occasionnellement le régime d’Assad tandis que l’Iran est impliqué à d’autres moments. Les deux pays ont des aspirations expansionnistes dans la région arabe et feront obstacle à tout projet visant à renverser Assad, car leurs plans dépendent de sa survie. Khaddam a critiqué les négociations en cours pour tenter de régler l'existence du régime malgré son implication dans la mort d'un demi-million de personnes et le déplacement d'environ dix millions d'autres.
Concernant la participation de l'opposition à la conférence de Genève, Khaddam a exprimé son souhait que l'opposition refuse d'y assister afin de garantir que le dialogue reste purement syrien, sans imposer de noms de la part de la partie russe, qui n'est effectivement représentée que par la délégation du régime. Il a considéré cela comme irrespectueux envers tous les Syriens, en particulier compte tenu de l'absence de véritables négociations à Genève, où plusieurs parties sont impliquées et où le médiateur international écoute sans table de négociation appropriée. Khaddam a fait valoir que les faits réels doivent être révélés à la communauté internationale au cours des négociations.
Khaddam a déclaré que les forces du régime actuel et les services de sécurité, même depuis l’époque de l’ancien président du régime Hafez al-Assad, fonctionnent comme des forces sectaires plutôt que comme des entités nationales. Il a souligné que tout gouvernement émergeant de l'extérieur de ce régime sera confronté à une confrontation de la part de ces agences. Khaddam a prédit un coup d’État militaire en Syrie d’ici un an ou moins, avec un retour à la situation antérieure. Il a souligné que la Syrie nécessite un effort global de reconstruction à tous les niveaux.