Dans cet épisode, l’émission « Talk of the Day » recevra M. Abdel Halim Khaddam, ancien vice-président de la République arabe syrienne, pour éclairer la situation actuelle en Syrie.
M. Khaddam affirme que la situation en Syrie est extrêmement dangereuse et que Bashar Al-Assad entraîne le pays dans un conflit sectaire qui englobera non seulement la Syrie, mais toute la région. Il exprime sa préoccupation quant à la poursuite de ce régime, qui représente des risques pour la sécurité et la stabilité de la région, ainsi que pour les intérêts des pays ayant des relations économiques et sécuritaires dans la région. Un autre danger réside dans le possible démembrement de la Syrie, qui pourrait avoir un effet domino sur d’autres pays de la région tels que l’Irak, le Liban et l’Égypte. Par conséquent, toutes les parties concernées par la sécurité et la stabilité de la région devraient soutenir le peuple syrien et contribuer à une action militaire visant à renverser ce régime.
Khaddam souligne que l’ancien président syrien Hafez al-Assad avait mis en place un appareil de sécurité robuste qui n’avait pas en tête une structure nationale. Seul un nombre limité de Baathistes étaient autorisés à intégrer les collèges militaires, tandis que les autres 90 % provenaient du propre segment d’Hafez al-Assad. Par conséquent, l’armée actuellement engagée dans les combats est un outil sectaire utilisé pour saper l’unité nationale en Syrie. Khaddam ajoute qu’un nombre significatif d’individus de ce segment s’opposent au régime et rejettent l’idée d’un État sectaire et d’une implication dans un conflit civil. Par conséquent, il serait inexact de supposer que tous les membres de la communauté alaouite soutiennent Bashar al-Assad. Si de tels événements devaient se produire pendant mon mandat, déclare Khaddam, je démissionnerais si je ne pouvais pas changer le cours de la situation.
Il a ajouté que le peuple syrien avait été réprimé par un appareil de sécurité sans précédent dans la région. Il y avait une répression constante, des prisons, des meurtres et une atmosphère de haine et d’oppression omniprésente. On craignait que cette répression atteigne un point de rupture, et il y avait des inquiétudes quant au fait que le régime utiliserait son pouvoir pour dévaster le pays.
Khaddam a déclaré que le régime touche à sa fin et ne pourra pas continuer car il fait face à une véritable révolution populaire qui n’est dirigée par aucun parti politique, leader ou groupe. Il s’agit d’une révolution initiée par le peuple lui-même, motivée par son refus de tolérer plus longtemps l’injustice et l’oppression. Initialement, l’opposition n’avait aucune implication dans la révolution ; elle s’est jointe pour la soutenir et a adopté ses slogans, certains cherchant à accéder au pouvoir. Le peuple syrien restera invaincu et se lèvera, se battra et se défendra jusqu’au bout.
M. Khaddam a ensuite abordé l’absence de divisions significatives au sein du parti, du corps diplomatique et des institutions militaires. Il a souligné que quitter le Parti Baas était passible de la peine de mort, et que le personnel diplomatique était sélectionné selon des critères spécifiques. Les officiers de l’armée partagent tous la même idéologie, c’est pourquoi il n’y a pas eu de défections.
Pour conclure son discours, Khaddam a insisté sur le fait que la révolution syrienne est une révolution nationale et qu’elle affronte un régime soutenu par la deuxième armée la plus puissante de la région. De plus, elle fait face à une alliance irano-russe cherchant à exercer un contrôle sur la région. Le peuple syrien ne fait pas seulement face à Bashar al-Assad, il affronte la puissance militaire de la Russie, qui porte une grande responsabilité dans la fourniture d’armes à Bashar al-Assad pour le massacre du peuple syrien. Ces actions auront des conséquences futures dans la région une fois la chute du régime.