Le vice-président syrien Abdul Halim Khaddam a considéré que la réalité de la fragmentation vécue par la nation arabe, la prolifération des entités sous-nationales et les intérêts contradictoires entre elles et les intérêts nationaux arabes figurent parmi les causes les plus significatives de la faiblesse arabe.
Lors d’une conférence prononcée à l’université du Qatar à Doha, Khaddam a affirmé qu’avec la consolidation de la pluralité des entités arabes, les contradictions entre ces entités sont devenues plus vastes et plus importantes que les contradictions entre elles et leurs concurrents et ennemis. Il a indiqué que les intérêts nationaux des pays arabes, qui auraient dû faire partie des intérêts de toute la nation arabe, sont désormais prédominants et dominants.
Dans une critique notable du système arabe, le vice-président syrien a déclaré que même ces intérêts « ne reflètent pas les intérêts du peuple, mais plutôt les intérêts de divers segments de la société, qu’ils soient politiques ou économiques ».
Tout en reconnaissant l’importance de la souveraineté nationale et de sa préservation, il a affirmé que la sauvegarde des intérêts de la nation arabe dans le cadre des décisions collectives arabes n’affaiblit pas cette souveraineté; au contraire, elle la renforce. Il a soutenu cette affirmation en faisant référence aux décisions qataries qui n’ont pas pris en compte les intérêts nationaux et qui n’ont donc pas pu atteindre la souveraineté nationale. Il a considéré qu’il n’y a pas de véritable souveraineté dans la plupart des pays arabes.
Khaddam a évité de mentionner des cas spécifiques de dysfonctionnement arabe, mais il a affirmé que la « mentalité étroite n’a pas assuré la sécurité à quiconque et n’a pas conduit à l’avancement d’un quelconque État, malgré les ressources importantes que chaque pays possède individuellement ».
Le responsable syrien a également évoqué d’autres raisons de la faiblesse arabe, notamment des facteurs internes liés au sous-développement économique et aux lacunes dans les programmes éducatifs, ainsi que des facteurs externes, principalement la colonisation.
Khaddam a souligné que la résolution des problèmes de la nation arabe commence par une perspective de développement, affirmant qu’en l’absence de celle-ci, ce qu’il a qualifié d’extrémisme ou de frustration se développera.
En ce qui concerne l’État arabe du Qatar, Khaddam a demandé une révision complète du système politique arabe, en partant du principe que « les Arabes sont une seule nation et que les intérêts des États arabes individuels devraient être liés aux intérêts de la nation », plutôt que l’inverse. Il a exigé que les entités qataries arabes renoncent à une partie de leur souveraineté nationale.
Bien que le responsable syrien n’ait pas précisé de mécanisme particulier pour remodeler le système arabe ou identifier les parties prenantes actives pouvant conduire ce processus, il croyait que le format actuel de la Charte de la Ligue arabe, des accords économiques et d’autres traités pourrait servir de base et être poursuivi. Il a indiqué que le problème résidait dans l’engagement des régimes envers ces accords plutôt que dans les accords eux-mêmes.
Khaddam a également appelé à renforcer le rôle des personnes et leur participation aux décisions arabes, ainsi qu’à établir des « institutions arabes de surveillance capables de légiférer à l’avenir ».
Dans les domaines social et économique, Khaddam a préconisé l’adoption d’une « modernisation conforme aux valeurs et à l’héritage » dans l’éducation, et a souligné l’importance du développement économique pour lutter contre la pauvreté et le chômage dans les pays arabes.