Khaddam a qualifié les récentes élections législatives en Syrie de spectacle, accusant le régime de Damas d’entraver le procès du Tribunal spécial international des meurtriers de l’ancien Premier ministre libanais Rafik Hariri et de chercher à revenir au Liban.
Il a déclaré : « Il ne faut pas considérer ce qui s’est passé en Syrie dimanche dernier comme des élections », soulignant que la nature du régime avait transformé ces élections en une farce.
Il a souligné que l’article 8 de la Constitution stipule que le Parti Baas est le leader de la société et des institutions de l’État, et donc les résultats des élections sont prédéterminés, car le Parti Baas obtient toujours plus de 51 % des sièges totaux. Il a ajouté que quelques autres sièges sont répartis entre les partis du Front national, ne laissant que 30 % des sièges aux indépendants. De plus, il a noté que même les prétendus « indépendants » ne sont pas vraiment indépendants. Par conséquent, ces élections ne sont pas comparables à celles des autres pays, car les résultats sont connus à l’avance une semaine ou dix jours avant le scrutin.
Khaddam a également critiqué le Parlement syrien, déclarant qu’il ne correspond même pas au rôle de perroquets. Tout député qui s’oppose à un ministre s’expose à la levée de son immunité et à des poursuites s’il ne se conforme pas aux ordres du président de l’Assemblée du peuple et ne retire pas ses objections.
Il a souligné que l’objectif principal du régime actuel en Syrie est de rester au pouvoir, tandis que le peuple syrien souhaite se débarrasser de ce régime. Il a réitéré sa conviction que les agences de sécurité étroitement liées à Bachar al-Assad ont exécuté l’assassinat (de Hariri), mais il a souligné qu’il fallait attendre les résultats de l’enquête internationale.
Concernant son opinion sur la politique du président américain George Bush de refuser le dialogue avec la Syrie, Khaddam a déclaré : « Nous encourageons toujours tous les pays à ne pas engager de dialogue avec le régime syrien actuel car nous avons le sentiment que le régime actuel étouffe le peuple syrien. »
Il a ajouté que la visite de la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi, à Damas et sa rencontre avec Assad n’auraient pas d’impact significatif sur la situation actuelle, car le régime de Damas a établi une stratégie politique liée à l’Iran et au Liban. Des visites comme celle de Pelosi ne changeront pas la politique de la Syrie.