Le Vice-Président syrien Abdul Halim Khaddam a déclaré que la région est confrontée à deux problèmes : le conflit israélo-arabe et ses répercussions, y compris les conflits régionaux et leur enchevêtrement avec les intérêts de certaines puissances internationales, ainsi que le problème du développement économique et social.
S’adressant à une délégation de l’École de Défense française lors de leur réunion à Damas hier, le Vice-Président syrien a mentionné un autre facteur aggravant la complexité de la situation dans la région et la poussant vers une instabilité accrue : les menaces américaines à l’égard de l’Irak. Il a souligné que les prétextes utilisés par les États-Unis sont irréalistes. Lorsqu’il s’agit d’armes de destruction massive, l’Irak est mentionné, alors qu’Israël, qui possède des armes nucléaires, ne l’est pas.
Khaddam a accusé Israël d’entraver la mise en œuvre des résolutions 242, 338 et 425 du Conseil de Sécurité des Nations Unies et de refuser de se retirer des territoires occupés. Il a déclaré qu’en dépit des négociations en cours avec Israël jusqu’en février 1996, ils n’avaient pas réussi à atteindre la paix souhaitée. Les Israéliens refusent de se retirer de tous les territoires syriens et imposent des conditions inégales qui entrent en conflit avec la souveraineté de la Syrie sur ses terres, même si un accord avait été conclu en 1995 avec Rabin où il avait accepté un retrait au-delà des lignes du 4 juin 1967.
Le Vice-Président syrien a ajouté que le monde entier, à l’exception des États-Unis, est convaincu que le gouvernement de Sharon n’est pas intéressé par la paix avec les Arabes. Il a noté que les écrans de télévision montrent quotidiennement l’immense pouvoir militaire israélien frappant et détruisant des villes et des villages palestiniens qui ne possèdent pas de moyens militaires pour répondre. Il a déclaré qu’Israël a réagi à l’initiative de paix arabe adoptée par le Sommet de Beyrouth en envahissant des villes et des villages palestiniens et en commettant des massacres qui rappellent au monde les atrocités nazies.
Khaddam a affirmé que ce qui a permis au gouvernement de Sharon de poursuivre sa politique agressive est le soutien illimité des États-Unis, l’hésitation européenne et l’incapacité de la communauté internationale à prendre des mesures pour arrêter l’agression israélienne. Il a souligné que la campagne menée par Washington après les événements du 11 septembre donnait l’impression qu’elle était dirigée contre les musulmans et que le seul bénéficiaire du conflit entre l’Occident et le monde arabe et islamique est Israël, bien que tous les pays arabes aient condamné les événements du 11 septembre immédiatement après leur survenance.