Rome – UPI – L’ancien vice-président syrien Abdul Halim Khaddam a déclaré hier que le dialogue avec le président syrien Bachar al-Assad « signifie accepter sa présence et celle de son régime », se demandant : « Qui (parmi l’opposition) ose s’asseoir avec le régime pour dialoguer avec lui. »
L’agence de presse italienne « AKI » a cité Khaddam en disant : « Les Russes n’ont pas du tout changé leur position et ils continuent d’adhérer au principe du dialogue politique avec le régime syrien pour parvenir à une solution. » Il a ajouté qu’il avait dit à l’envoyé russe Mikhail Bogdanov, qu’il a rencontré dimanche à Paris, que « tout discours sur le dialogue avec le régime criminel est futile, et cela ne concerne pas seulement l’opposition mais chaque Syrien honorable. »
Khaddam s’est demandé : « Qui ose s’asseoir avec le régime pour dialoguer avec lui, après toute cette destruction et ce désastre qu’il a causés en Syrie ? » Il a souligné que le dialogue avec Assad « signifie accepter sa présence et celle de son régime », se demandant : « Sur quelle base se fera ce dialogue ? Et comment les interlocuteurs vont-ils s’entendre ? »
Khaddam considérait que même si le chef du régime abandonnait le pouvoir, la structure du système de sécurité ne changerait pas. Il a déclaré : « Le problème n’est pas en sa personne mais dans les outils du régime. »
Commentant la proposition de former un gouvernement de transition en Syrie, il a déclaré qu' »un gouvernement sans programme ne fournit pas de solution ; sans programme, il ne peut pas durer plus de 10 jours. » Il considérait que « le gouvernement intérimaire devrait coïncider avec l’effondrement du régime, et personnellement, je ne suis pas d’accord avec le point de vue qui appelle à former un gouvernement en présence du régime meurtrier, même s’il inclut toutes les factions de l’opposition. »
Khaddam a souligné que les tentatives de nombreuses personnalités de l’opposition de cristalliser ce gouvernement « ont échoué, comme tous les gouvernements en exil qui manquent de présence sur la patrie. » Il a ajouté : « Nous disons franchement, il n’y a actuellement aucun territoire libéré que le régime ne peut pas atteindre avec ses avions et son artillerie. »
Il croyait qu' »il est possible d’accélérer la chute du régime en formant une coalition de la communauté internationale en dehors du Conseil de sécurité pour intervenir en Syrie », considérant que « dès que les trois premiers avions de chasse survoleront les zones contrôlées par le régime, il tombera. »
Khaddam a noté que « le retard dans l’intervention internationale conduira à une escalade de l’extrémisme en Syrie, et cela ne brûle pas seulement la Syrie seule mais aussi les intérêts de tous les pays de la région. »
Il considérait qu' »il est impossible d’établir une enclave alaouite en Syrie car aucun citoyen ne peut accepter le démantèlement du tissu national », confirmant que « ce type de division a échoué au XXe siècle lorsque les Français ont établi un État alaouite. »