Ancien vice-président syrien, Abdul Halim Khaddam, un critique sévère du président Bachar al-Assad, a déclaré au magazine allemand « Der Spiegel » qu’il forme un gouvernement en exil et estime qu’Assad sera contraint de quitter le pouvoir cette année.
Khaddam, qui vit à Paris, a déclaré qu’Assad fait face à une pression croissante en raison des problèmes économiques internes et de l’enquête internationale sur l’assassinat du Premier ministre libanais Rafik Hariri. Il a affirmé que « sa chute a déjà commencé. Je ne crois pas que son régime survivra après cette année. »
Khaddam, proche du défunt président Hafez al-Assad pendant 30 ans, a quitté le gouvernement en juin de l’année dernière. Il a été accusé de trahison et expulsé du Parti Baas au pouvoir après une série d’attaques contre le président syrien.
Interrogé par « Der Spiegel » s’il cherchait à former un gouvernement en exil, Khaddam a répondu : « C’est correct », expliquant qu’il serait prêt à collaborer avec des dirigeants islamiques, les décrivant comme « une partie du riche tissu islamique qui définit la personnalité principale de notre pays » et du Parti Baas. Il a déclaré : « Je n’exclus aucun groupe politique qui respecte les règles fondamentales de la démocratie », soulignant que « personne ne devrait commettre l’erreur commise par les Américains avec le Parti Baas irakien. » Il a mentionné que « la majorité des baasistes en Syrie se sont retournés depuis longtemps contre le régime. Ils voient les erreurs du gouvernement tous les jours. »
Khaddam a réitéré toutes les allégations qu’il a faites la semaine dernière selon lesquelles Assad aurait ordonné l’assassinat de Hariri, affirmant : « Je suis convaincu… l’ordre est venu d’Assad. C’est un homme très imprudent, et il perd toujours son calme. »
Khaddam a nié dans une autre interview à la radio américaine « Sawa » que les autorités françaises lui aient demandé de quitter le pays pour un État arabe quelconque. Il a déclaré que de telles affirmations sont fausses, précisant que les autorités françaises lui ont demandé de respecter les règles françaises en s’abstenant de lancer des attaques médiatiques contre le régime syrien depuis le territoire français. Il a également nié toute intention d’entreprendre une tournée arabe ou de recevoir des contacts de quelque pays arabe que ce soit, déclarant : « Je n’ai contacté personne, et personne des frères en Arabie saoudite ou en Égypte ne m’a contacté. »
Le fils de l’ancien vice-président syrien, Jihad Khaddam, a confirmé que son père resterait en France et n’avait aucune intention de déménager en Arabie saoudite. Il a déclaré : « Il n’y a pas de harcèlement de la part du gouvernement français ; au contraire, il n’y a aucun projet de déménagement en Arabie saoudite. » Il a considéré ces rapports comme « trompeurs » de la part du régime syrien.
Les autorités françaises ont affirmé à plusieurs reprises qu’il n’y avait eu « aucun contact » avec Khaddam et qu’il « résidait à Paris à titre personnel. »