Une délégation syrienne conduite par le ministre des Affaires étrangères Abdel Halim Khaddam aurait assuré aujourd'hui aux dirigeants chrétiens du Liban que le rôle de la Syrie dans le cessez-le-feu au Liban ne constituait pas une intervention au Liban ni une atteinte à la souveraineté du pays.
M. Khaddam aurait également assuré aux dirigeants chrétiens que l'Armée de libération de la Palestine, qui patrouille à Beyrouth depuis le cessez-le-feu de vendredi dernier, serait retirée en Syrie une fois la stabilité rétablie ici et les changements politiques réclamés dans le cessez-le-feu. ‐un accord de tir a été exécuté.
Ces assurances auraient été fournies lors d'une conférence au palais présidentiel à laquelle participaient les Syriens, les dirigeants chrétiens de droite et le Premier ministre Rashid Karami.
Des mesures de paix annoncées
Après la réunion, le Premier ministre Karami a annoncé une série de nouvelles mesures pour aider à stabiliser le cessez-le-feu négocié par la Syrie. Il a annoncé que toutes les autoroutes seraient rouvertes ce soir et que tous les hommes armés commenceraient à se retirer de toutes les zones demain. Le retrait sera achevé au plus tard mardi soir, a-t-il indiqué.
Parmi les personnes présentes à la réunion d'aujourd'hui figuraient le ministre de l'Intérieur, Camille Chamoun, qui est également chef du Parti national libéral, Pierre Gemayel, chef du Parti Phalangiste, et le père Charbel Kasis, chef de l'Ordre des moines maronites.
À eux deux, les nationaux-libéraux et les phalangistes contrôlent la majeure partie de la milice chrétienne, estimée à environ 10 000 hommes. Le père Kasis est devenu une figure de proue de l’Église maronite au cours de la crise de neuf mois.
Les Maronites, qui suivent les rites orientaux mais sont fidèles à Rome, constituent la plus grande communauté chrétienne du Liban.
M. Karami, qui a retiré sa démission hier, a déclaré que M. Chamoun et M. Gemayel avaient déjà donné des instructions à leurs partisans pour appliquer les nouvelles mesures.
La réouverture des autoroutes mettrait fin au blocus imposé par la droite à deux camps de réfugiés palestiniens dans la banlieue est de la capitale.