Monsieur le Président, messieurs, membres,
Le président américain, M. George Bush, a proposé une initiative visant à établir une paix juste et globale dans la région du Moyen-Orient, basée sur les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité.
Après de multiples discussions avec les parties américaine et soviétique, nous avons examiné avec soin et accepté cette initiative. Nous comprenons que cette initiative conduirait à un retrait complet des forces d’occupation israéliennes de tous les territoires arabes occupés, y compris Al-Quds Al-Sharif, et garantirait les droits nationaux du peuple palestinien.
La Syrie a toujours plaidé en faveur de l’établissement d’une paix globale et juste, soulignant que la véritable paix ne peut coexister avec l’occupation et l’agression, tout comme la justice ne peut être atteinte par la saisie de terres et le déni des droits.
Le rejet par l’ennemi israélien du principe du retrait, leur construction persistante de colonies et leur déni des droits nationaux du peuple palestinien reflètent tous leur adhésion aux principes du mouvement sioniste, visant à établir un Grand Israël du Nil à l’Euphrate.
Si Israël acceptait le retrait des territoires occupés et reconnaissait les droits nationaux du peuple palestinien, cela signifierait un écart par rapport aux principes du mouvement sioniste. C’est quelque chose qu’Israël ne peut pas et ne veut pas faire. Par conséquent, ils continuent de créer des obstacles aux efforts de paix en persistant avec les politiques de colonisation, exprimant ainsi leur refus de se retirer des territoires occupés. Ils sont pleinement conscients qu’aucun pays arabe n’accepte ni ne peut accepter de compromettre un pouce du territoire occupé ou des droits du peuple palestinien.
Ils discutent de la sécurité d’Israël et du droit des Juifs soviétiques de migrer en Palestine, mais qu’en est-il de la sécurité des pays arabes et islamiques ? Qu’en est-il des droits des Palestiniens, des Syriens et des Libanais qui ont été forcés de quitter leurs terres ancestrales et vivent actuellement dans des conditions déplorables en tant que réfugiés ?
Comment un Juif soviétique peut-il revendiquer le droit à la terre de Palestine, qui ne leur appartient ni à eux ni à leurs ancêtres, tout en refusant les droits naturels des Palestiniens, des Syriens et des Libanais sur leurs propres terres et celles de leurs ancêtres ?
L’accumulation continue de puissance militaire par le gouvernement israélien, y compris la possession d’armes nucléaires et les dernières armes conventionnelles et non conventionnelles, sert d’incitation constante à l’agression et constitue un obstacle significatif au processus de paix.
La campagne contre l’acquisition de capacités de légitime défense par les pays arabes et islamiques, ainsi que l’imposition de sièges à ces nations, illustre l’échec à appliquer une norme cohérente dans le paysage international actuel.
La campagne empoisonnée et frénétique contre les pays arabes et islamiques, visant à les empêcher de posséder les moyens de se défendre, tout en fermant les yeux sur l’arsenal nucléaire d’Israël et ses vastes capacités militaires, vise à nous affaiblir. Ils cherchent à nous priver de la capacité de nous défendre et à entraver notre capacité à prendre des décisions qui servent nos intérêts, protègent nos droits et préservent notre dignité.
Assiéger les pays arabes et les priver des moyens de se défendre, tandis que le pouvoir militaire israélien continue de croître, ne peut pas être considéré comme un catalyseur de paix.
Si certains pensent que le déséquilibre actuel du pouvoir militaire entre nous et Israël nous contraindra à adopter des positions de défaite et de capitulation, ils vivent dans une grande illusion. La détermination à persévérer, à vivre et à aspirer à un avenir meilleur, associée à la volonté de la nation arabe et du monde islamique de vivre avec dignité et liberté, est le facteur le plus important pour atteindre un équilibre contre les forces du mal et de l’agression.
Le chemin de la paix est clair comme de l’eau de roche : un engagement à mettre en œuvre les résolutions des Nations Unies et à respecter la légitimité internationale.
Toute tentative d’établir des relations pacifiques entre l’ennemi israélien et les pays arabes sous occupation ne sert que d’incitation supplémentaire pour le gouvernement israélien à persister dans son entêtement et son rejet des principes de légitimité internationale.
La proposition formulée par certaines parties pour établir des « mesures de confiance » avec l’occupation israélienne des territoires arabes, alors qu’Israël refuse de reconnaître les droits nationaux du peuple palestinien, revient à accorder à Israël, par des moyens politiques, ce qu’il n’a pas pu obtenir par la force militaire.
Affirmer que la discussion sur la résolution des problèmes régionaux encourage Israël à suivre la voie de la paix, c’est impliquer les pays arabes dans l’accord de la paix aux Israéliens sans garantir la justice et le retour des terres.
Appeler à discuter de relations pacifiques sous occupation est une initiative israélienne, une condition préalable israélienne et l’application de la théorie de « la paix contre la paix » de Shamir.
Nous exhortons tous les pays arabes et islamiques à se méfier de ce piège tendu dans la région. Tout au long de l’histoire humaine, il n’y a pas eu de cas où la victime a accepté volontairement de réguler ses relations avec un ennemi qui continue d’occuper ses terres.
La Syrie a participé activement à la Conférence de paix de Madrid avec un ordre du jour clair et précis : la mise en œuvre des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité, ainsi que toutes leurs exigences. Elle reste engagée dans le processus de paix dans le respect de ces principes, qui ont constitué la base de l’appel à la tenue de la conférence de paix.
Nous sommes conscients que les Israéliens tenteront de créer de nombreux obstacles et de provoquer le côté arabe pour le pousser à adopter des positions qui le rendront responsable devant la communauté internationale de la perturbation du processus de paix. Nous ferons face à ces tentatives et ne permettrons pas aux Israéliens d’atteindre leurs objectifs ou de gagner des avantages aux dépens des droits et des intérêts arabes.
Le soutien des gouvernements et des peuples islamiques à la Syrie, au Liban et à la Palestine joue un rôle crucial pour renforcer notre lutte en vue de libérer tous les territoires arabes occupés, en particulier Al-Quds Al-Sharif, et de rétablir les droits nationaux du peuple palestinien.