Le vice-président syrien Abdel Halim Khaddam est arrivé de manière inattendue dimanche en Arabie saoudite pour des pourparlers qui devraient se concentrer sur la guerre Iran-Irak et les efforts visant à convoquer une conférence de sommet arabe.
L’agence de presse officielle saoudienne a déclaré que Khaddam a reçu un accueil cérémonial habituellement réservé aux chefs d’État et a rencontré peu de temps après le roi Fahd d’Arabie saoudite.
Khaddam a remis au roi une lettre du président syrien Hafez Assad, mais l’agence n’a pas donné de détails sur la nature des pourparlers ou le contenu du message.
L’Arabie saoudite est le principal bailleur de fonds de la Syrie malgré sa critique des relations de Damas avec l’Iran. Le royaume riche en pétrole a parrainé plusieurs tentatives de réconciliation entre la Syrie et l’Irak – deux puissants pays arabes gouvernés par des factions rivales du Parti Baas (renaissance).
Le voyage précédemment non annoncé intervient moins d’une semaine après que la Libye ait rétabli jeudi des relations diplomatiques avec l’Irak après une pause de deux ans.
La Syrie et la Libye sont les principaux soutiens de l’Iran dans sa guerre vieille de 7 ans contre l’Irak et on pensait que la décision de la Libye exercerait une pression sur Damas pour faire de même.
La visite de Khaddam est également survenue quelques heures seulement après une déclaration inhabituellement dure contre l’Iran par le Conseil de coopération du Golfe dirigé par l’Arabie saoudite – une alliance défensive et économique lâche mise en place neuf mois après le déclenchement de la guerre du Golfe en septembre 1980.
Les ministres des Affaires étrangères d’Arabie saoudite, du Koweït, des Émirats arabes unis, du Qatar, de Bahreïn et d’Oman ont dénoncé dimanche l’Iran pour ses « actes de sédition et de troubles » et ont exhorté l’Iran à suivre la réponse positive de l’Irak et à accepter une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies appelant à la fin des hostilités dans le golfe Persique.
Les diplomates basés dans le Golfe ont déclaré que les pourparlers saoudo-syriens devraient se concentrer sur la guerre et les efforts actuels visant à convoquer une réunion de sommet des chefs d’État des 21 pays membres de la Ligue arabe.
Un tel sommet a été reporté plusieurs fois en raison des divergences intra-arabes, notamment des tensions dans les relations entre l’Irak et la Syrie.
Les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe sont prévus en Tunisie le 20 septembre – une date limite fixée lors d’une réunion le 25 août pour que l’Iran se conforme à la résolution 598 pour un cessez-le-feu ou risque une rupture de relations avec la Ligue arabe composée de 21 membres.