Abdel Halim Khaddam, l'ancien vice-président syrien basé à Paris, considère la décision égyptienne d'envoyer un nouvel ambassadeur à Damas comme un "signe négatif important". Selon Khaddam, cette démarche contredit la nature des relations entre les peuples syrien et égyptien et va à l'encontre de la direction de la révolution égyptienne, qui s'est opposée à la dictature et à la tyrannie. Il croit fermement que si le peuple égyptien était consulté, il condamnerait fermement cette démarche. Il est déraisonnable pour le gouvernement égyptien d’envoyer un ambassadeur à Damas alors que le peuple syrien est soumis au massacre et à la destruction. Ceci est particulièrement préoccupant si l’on considère que certains pays arabes et étrangers ont déjà retiré leurs ambassadeurs. Khaddam se demande si cela signifie que le gouvernement égyptien est revenu à l’atmosphère du régime précédent.
Khaddam critique les déclarations de Nabil El-Araby, secrétaire général de la Ligue des États arabes, qui a exprimé l'inquiétude de la Ligue face à la situation en Syrie et a appelé à des réformes. Khaddam affirme que le Secrétaire général croit toujours en la légitimité du régime et l'encourage à mener des réformes, malgré les massacres et les destructions en cours. Il semble que le Secrétaire général souhaite maintenir un canal de communication avec le régime car il le perçoit toujours comme une entité existante.
Khaddam regrette par ailleurs que le Secrétaire général n'ait pas évoqué une seule fois les crimes commis par le régime et continue de le considérer comme un régime légitime. Il défend le régime en le décrivant comme un État doté d'institutions constitutionnelles. Cependant, il ne reconnaît pas que le régime a perdu sa légitimité constitutionnelle et politique lorsqu’il a transformé l’armée syrienne en une force d’occupation qui utilise la répression, le meurtre et l’humiliation comme méthodes lors de ses déplacements d’une ville à l’autre.