Dans une démarche remarquable qui accroîtrait la pression sur le régime syrien, notamment interne, les opposants syriens, dont l'ancien vice-président Abdel Halim Khaddam et le contrôleur général des Frères musulmans, Ali Sadr al-Din al-Bayanouni, ont annoncé hier à Bruxelles la création du « Front du salut national » afin de changer le régime par des moyens pacifiques. en Syrie
Le nouveau front a appelé « toutes les forces d’opposition à coopérer, dans le cadre du front ou avec lui, afin de réaliser les aspirations de notre peuple au changement et au salut de la situation actuelle qui a affaibli la Syrie face aux défis ».
Changement en quelques mois
Khaddam a confirmé avant la réunion que « le peuple syrien est fatigué de la situation actuelle et nous nous attendons à ce que de nombreuses nouvelles circonstances conduisent à un soulèvement populaire ».
Il a prédit « un changement de régime d’ici quelques mois », affirmant que le président Bachar al-Assad commet de nombreuses erreurs et « tombe dans un trou », et que la situation économique et sociale est devenue de plus en plus insupportable. Il s'attend à ce que l'enquête sur l'assassinat du président Rafik Hariri accuse directement Assad, ce qui est une restriction qui suscite des inquiétudes. Chute du leadership
Pour sa part, Al-Bayanouni a déclaré : « Ce régime (syrien) a satisfait à toutes les causes de l'effondrement et n'a aucune base populaire. Il est isolé sur le plan interne et commet des erreurs en politique étrangère qui le rendent isolé sur le plan international.» Il a confirmé à Al-Qabas qu'il existe des contacts avec les forces de base à l'intérieur du pays, notamment les Alaouites. Il a expliqué qu'Obaida Nahhas, directrice de l'Institut de l'Orient arabe à Londres, a déclaré que la réunion avait réuni des forces et des personnalités, notamment des islamistes, des libéraux, des gauchistes, des nationalistes et des partisans de la Déclaration de Damas.
Projet national pour le changement
Le document publié lors de la réunion de Bruxelles, intitulé « Projet national pour le changement », indique que la Syrie est exposée à deux dangers : le premier est interne, représenté par la politique du régime, et le second est externe, « amené au pays ». par des décisions improvisées et irresponsables ».
Le document confirme que le projet de changement repose sur ses propres atouts, « en tirant parti de l'évolution du climat international et régional », selon de multiples mécanismes, notamment
- Exposer au monde la vérité sur le régime tyrannique et corrompu pour lever le voile sur ce régime
- Exposer la politique de l'Islam et sa faiblesse, et négliger les principes que le régime suit pour maintenir sa survie
- Intensifier les contacts avec les pays arabes pour révéler les souffrances du peuple syrien et dénoncer les violations flagrantes des droits de l'homme, ainsi que des institutions de la société civile dans le monde, ainsi que les souffrances humaines, sous l'état d'urgence, les lois martiales et tribunaux d'exception.
Discours jusqu'à la désobéissance civile
- Poser les bases d'un discours de mobilisation médiatique entrepris par toutes les factions de l'opposition, pour amener le peuple à un état de désobéissance civile.
- L'opposition se rassemble dans le pays et à l'étranger pour apporter le changement et se rassembler autour d'objectifs communs, rejetant toute forme de pensée totalitaire, accueillant tous ceux qui souhaitent rejoindre le front, mettant l'accent sur le rôle essentiel des femmes dans la société, se concentrant sur la préparation du soulèvement. générations, et œuvrer pour remédier à la situation économique sous tous ses aspects.
- L'objectif du changement souhaité est de construire la Syrie comme un État civil moderne, dont le système politique repose sur un contrat social, émergeant d'une constitution démocratique qui respecte le pluralisme, repose sur le transfert pacifique du pouvoir et chasse le spectre de la le chaos et la guerre civile, que le régime a toujours craint.
- Travailler à mettre fin à la politique d'isolement qui a brisé l'unité nationale, en particulier à la grave injustice qui a frappé le peuple kurde.
Police étrangère
En matière de politique étrangère, le Front a placé comme priorité absolue la restauration du Golan occupé, en soutenant le peuple inébranlable qui s'y trouve et en aidant le peuple palestinien à recouvrer tous ses droits conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies.
Le document stipule également la nécessité de restaurer la cohésion et les relations fraternelles avec l'Etat du Liban, fondées sur les intérêts communs et les relations historiques entre les deux peuples sur la base de relations fraternelles et de bon voisinage.
Il stipulait également qu'il fallait cesser de s'ingérer dans les affaires arabes et s'efforcer de construire la solidarité arabe sur des bases solides, en activant les accords de coopération, notamment le Marché commun arabe.
Le Front s'est également montré solidaire du peuple irakien dans ses efforts pour préserver son unité nationale et conquérir son indépendance et sa souveraineté.
Il a également adhéré à la Charte des Nations Unies, à ses résolutions et à tous les accords conclus par le précédent gouvernement syrien.
Les participants ont indiqué en conclusion qu'ils se réuniraient après 45 jours, probablement à Bruxelles, pour poursuivre les consultations et parvenir à la formation d'un gouvernement intérimaire.
Les partisans du Baath
Abdul Halim Khaddam ont confirmé qu'il avait de nombreux partisans au sein du parti Baas au pouvoir et dans l'armée, et ont déclaré : « Ils seront des partenaires actifs dans le changement de régime et il n'y aura pas de massacres. »