Mots échangés entre Khaddam et Kissinger lors d’un déjeuner à Damas, le 9 mars

publisher: THE DEPARTMENT OF STATE BULLETIN

Publishing date: 1975-03-10

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Communiqué de presse 126 en date du 10 mars

Secrétaire Kissinger

Je voudrais exprimer le grand plaisir que nous avons à accueillir le ministre des Affaires étrangères, M. Khaddam, et tous nos autres amis syriens à l’Ambassade américaine. J’ai eu le plaisir de rencontrer le ministre des Affaires étrangères pour la première fois en décembre 1973. Depuis lors, je suis allé à Damas environ 30 fois. Je suis l’un des plus grands experts mondiaux du trajet de l’aéroport jusqu’à la résidence des invités, ainsi que des tactiques du ministre des Affaires étrangères, qui consistent à passer immédiatement à l’attaque dès mon arrivée. En fait, je tiens à le féliciter. Il a maintenant raccourci le calendrier et peut passer à une attaque totale dès le départ en 10 secondes. [Rires.] Je peux affirmer avec assurance que quoi qu’il arrive dans les relations entre la Syrie et les États-Unis, cela ne sera pas dû à une défense insuffisante des intérêts syriens par les responsables syriens que j’ai rencontrés.

Pendant l’année et demie où nous avons eu le privilège de nous rencontrer, j’ai appris à comprendre le point de vue syrien, la fierté syrienne, le dévouement syrien à ses principes. Nous avons travaillé ensemble sur un accord, et bien que ce fût une négociation difficile, je pense qu’elle a rapproché nos deux pays. Alors que je poursuis les efforts américains dans ce domaine, je suis convaincu qu’une paix durable au Moyen-Orient doit inclure tous les pays concernés. C’est notre attitude de base dans toute contribution que nous pouvons apporter à une paix durable. Dans ce processus, je crois que les relations syro-américaines se sont considérablement améliorées, et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour qu’elles continuent de s’améliorer. Comme nous avons appris à travailler ensemble dans le respect mutuel et la compréhension croissante, je suis convaincu que nous pouvons surmonter les difficultés qui existent parfois. J’ai beaucoup apprécié l’opportunité de travailler avec le ministre des Affaires étrangères, le général Shihabi [Général de brigade Hikmat Khalil Shihabi, Chef du Service de Renseignement], et bien sûr avec le président Assad et les autres ici. Je voudrais proposer un toast à l’amitié entre les peuples syrien et américain.

Ministre des Affaires étrangères syrien Abd alHalim Khaddam

Monsieur le Secrétaire, Mesdames et Messieurs : Du fond du cœur, je vous remercie au nom de moi-même, de mes collègues et amis du côté syrien, pour cette gracieuse invitation à la résidence de l’Ambassade américaine. Et je vous remercie également pour les paroles gracieuses que vous avez prononcées pour apprécier les bonnes relations entre les États-Unis et la Syrie. Vous avez évoqué vos visites répétées dans notre pays, et je crois qu’au cours de cette période et à travers ces visites, vous avez appris à apprécier et comprendre ce que nous ressentons et comment nous ressentons certaines choses.

Comme le président Assad l’a dit depuis notre première rencontre, je voudrais réitérer que notre pays veut et lutte pour la paix. Nous avons travaillé, nous travaillons toujours et nous continuerons à travailler pour la réalisation d’une paix juste. Nous avons été très clairs lorsque nous avons dit que la paix signifie pour nous, d’abord, la préservation des droits légitimes du peuple palestinien ; deuxièmement, le retrait complet des forces israéliennes de nos terres occupées. C’est sous cet angle que nous envisageons les efforts dans cette direction vers une solution juste, et c’est sous cet angle que se dessine l’aspect global d’une paix juste. C’est pourquoi nous, en Syrie et dans le reste des pays arabes, voulons une paix juste et permanente. Et c’est sur cette base que nous avons accueilli tous les efforts déployés dans ce cadre et dans cette direction.

Je vous souhaite, Monsieur le Secrétaire, ainsi qu’à vous, Madame Kissinger, un très bon séjour dans notre pays. Et je voudrais souligner et vous assurer que notre pays tend le bras de l’amitié pour répondre au bras de l’amitié tendu par tout autre pays dans le même esprit. Nous tendons ce bras d’amitié vers tout pays qui partage avec nous le respect mutuel et qui a des intérêts mutuels avec nous. À cet égard, il convient de mentionner les efforts déployés par le Dr Kissinger pour normaliser les relations entre la Syrie et les États-Unis d’Amérique.

Enfin, je lève mon verre pour porter un toast au Secrétaire Kissinger, à Madame Kissinger et à tous nos autres invités américains ici.

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