Neuvième session extraordinaire d'urgence
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
PROCÈS VERBATIM PROVISOIRE DE LA DEUXIÈME RÉUNION
Tenu au Siège, à New York,
le vendredi 29 janvier 1982, à 15 heures
Président M. KITTANI (Iraq)
La situation dans les territoires arabes occupés /5/
Ce dossier contient le texte original des discours prononcés en anglais et les interprétations des discours dans les autres langues. Le texte final sera imprimé dans les Documents officiels de l'Assemblée générale.
Les corrections doivent être soumises uniquement aux discours originaux. Ils doivent être envoyés sous la signature d'un membre de la délégation concernée, dans un délai d'une semaine, au Chef de la Section de l'édition des documents officiels, Département des services de conférence, bureau A-3550, 866 United Nations Plaza, et incorporés dans une copie de l'enregistrement.
La séance est ouverte à 15h25.
POINT 5 DE L'ORDRE DU JOUR LA SITUATION DANS LES TERRITOIRES ARABES OCCUPÉS
Le PRÉSIDENT (interprétation de l'arabe) L'Assemblée commencera l'examen de la question avant la session extraordinaire d'urgence. Avant de donner la parole au premier orateur, je voudrais proposer, comme je l'ai annoncé ce matin, que la liste des orateurs soit close le lundi 1er février à 18 heures. Puis-je considérer que l’Assemblée accepte cette proposition ? "Il en a été ainsi décidé. Le PRÉSIDENT (interprétation de l'arabe) : Je donne maintenant la parole au premier orateur du débat, le Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la République arabe syrienne, M. Abdul Halim Khaddam.
M. KHADDAM (République arabe syrienne) (interprétation de l’arabe) : Monsieur le Président, je vous remercie pour vos efforts dans la conduite des travaux de l’Assemblée générale et l’organisation de ses affaires, afin que l’Assemblée atteigne les objectifs de cette session.
Je profite de cette occasion pour féliciter M. Javier Pérez de Cuéllar, Secrétaire général des Nations Unies, pour la confiance que la communauté internationale a placée en lui en l’élisant à ce poste élevé. L’objectivité, la sagesse, la gravité de son objectif et la neutralité qui caractérisent M. de Cuéllar dans sa gestion de diverses questions nous rendent optimistes et pleins d’espoir. Je tiens à lui assurer notre coopération, notamment dans les domaines relatifs au droit et à la justice ainsi qu’à la promotion de la paix et de la sécurité dans le monde.
Je suis également tenu de louer dans ce forum les qualités exceptionnelles du Secrétaire général sortant, M. Kurt Waldheim, qui a consacré une décennie entière de son temps et de ses efforts aux Nations Unies. Il a bien compris les principaux problèmes du monde, en particulier ceux du tiers monde. Il a également compris la question palestinienne et les problèmes complexes qui en découlent. Il a aussi réalisé les dangers qui découleraient de cette question si la communauté internationale ne parvenait pas à établir une paix juste au Moyen-Orient. Je le salue de cette tribune et lui souhaite santé et bonheur.
Cette session d’urgence spéciale de l’Assemblée générale des Nations Unies se tient dans des circonstances internationales graves et extrêmement complexes. Les potentiels de confrontation ont émergé après la phase de détente. Le monde connaît actuellement un nouvel état de peur et d’anxiété en vue de la possibilité d’un effondrement mondial qui compromettrait la stabilité relative atteinte par les peuples du monde au cours des années depuis la Seconde Guerre mondiale.
Dans cette atmosphère internationale turbulente, Israël a pris une nouvelle mesure agressive en promulguant une loi annexant à l’entité israélienne les territoires syriens arabes occupés du plateau du Golan. L’Assemblée réalise sans aucun doute les graves implications d’une telle loi. D’une part, elle constitue une violation flagrante de la Charte des Nations Unies et de la résolution 338 (1973) du Conseil de sécurité. D’autre part, elle représente une usurpation d’une partie du sol national de la République arabe syrienne. Cette démarche israélienne manifeste les objectifs agressifs et expansionnistes de l’entité sioniste en Palestine, qui vise à établir un État s’étendant du Nil à l’Euphrate au détriment de notre existence, de notre avenir et de nos intérêts nationaux, ainsi qu’au détriment de la paix et de la sécurité dans la région et dans le monde.
Nous avons choisi de recourir à la légitimité internationale représentée par le Conseil de sécurité, pour prendre la position appropriée afin de faire face à cette situation dangereuse. Nous l’avons fait en raison de notre désir de consolider le rôle de l’Organisation internationale et par considération pour la sécurité et la paix internationales. Les répercussions de la situation au Moyen-Orient ne se limiteront pas aux frontières territoriales de la région mais s’étendront à la situation internationale en raison de la position stratégique et de l’importance économique de la région.
Le Conseil de sécurité a débattu de cette situation dangereuse et, dans sa résolution 497 (1981), il a souligné la gravité du problème et de la décision israélienne. Le Conseil a réaffirmé son rejet de la décision israélienne et l’a considérée comme nulle et non avenue. Il a appelé le gouvernement israélien à l’annuler immédiatement et a décidé de reprendre ses travaux dans un délai de deux semaines afin de prendre les mesures appropriées conformément à la Charte des Nations Unies.
Après l’expiration de ce délai, le Conseil s’est réuni pour discuter et adopter les mesures appropriées. La majorité a décidé d’un projet de résolution qui, selon elle, représentait le minimum nécessaire pour faire face à cette situation dangereuse, qui constitue une réelle menace pour la paix et la sécurité. Cependant, ce projet de résolution a été frustré par le veto américain et, par conséquent, en raison de la décision américaine d’exercer le veto, le Conseil de sécurité n’a pas pu adopter la résolution appropriée.
Face à l’inaction à laquelle le Conseil de sécurité a été réduit, la majorité a dû recourir à l’Assemblée générale, en se prévalant du droit du Conseil de renvoyer la question à un organe où aucun veto ne pouvait être exercé pour bloquer une résolution.
La décision israélienne d’annexer les territoires syriens arabes occupés n’est qu’un chapitre d’une longue série d’actions israéliennes agressives et expansionnistes. Elle expose le véritable caractère de cette entité agressive et fasciste et nécessite une discussion approfondie et responsable par la communauté internationale représentée par cette Assemblée. Cette discussion devrait aboutir à l’adoption de mesures et de résolutions qui soutiendront la paix et la justice internationales et préserveront les Nations Unies et leur Charte.
À cet égard, les faits suivants doivent être pris en compte.
Premièrement, depuis 1948, le mouvement sioniste a entravé les travaux du Comité international de réconciliation, qui a été formé par les Nations Unies pour résoudre la question palestinienne. Les sionistes ont déclaré un État sur une partie de la Palestine, et les Israéliens ont ensuite assassiné le médiateur international, le comte Folke Bernadotte.
Deuxièmement, depuis 1947, le mouvement sioniste a commis des atrocités contre les citoyens arabes palestiniens, les conduisant à l’expulsion de leur patrie, des atrocités telles que le massacre de Deir Yassin et d’autres massacres.
Les Nations Unies ont traité cette situation dans la résolution 194 (III) du 11 décembre 1948, mais Israël a refusé de mettre en œuvre cette résolution.
Troisièmement, après 1948, Israël a commencé un processus d’annexion progressive des terres arabes. L’agression de 1956 a été une étape importante dans ce processus d’expansion.
Quatrièmement, le 5 juin 1967, Israël a fait la guerre à trois États arabes et a occupé le reste de la Palestine ainsi que des parties des territoires syriens et égyptiens.
Cinquièmement, depuis 1967, la communauté internationale a déployé des efforts successifs pour établir la paix au Moyen-Orient. Les tentatives les plus importantes comprenaient : l’initiative de l’envoyé international Gunnar Jarring, proposée à l’Égypte, Israël et la Jordanie, acceptée par l’Égypte et la Jordanie, mais rejetée par Israël ; l’initiative des six sages africains, entravée par l’obstruction israélienne ; l’initiative du Secrétaire d’État américain, M. William Rogers, en juin 1970, acceptée par l’Égypte mais rejetée par Israël ; la résolution 338 (1973) du Conseil de sécurité, et l’obstruction de la Conférence de paix en raison du refus d’Israël d’accepter la participation de l’Organisation de libération de la Palestine à la conférence, et l’insistance d’Israël sur une politique d’expansion, refusant ainsi de respecter les résolutions des Nations Unies ; l’obstruction du mouvement vers une paix juste et globale conformément aux résolutions des Nations Unies, en raison des accords de Camp David.
Sixièmement, les attaques incessantes d’Israël contre le Liban ont conduit à l’occupation et au contrôle d’une partie du territoire libanais. Le bombardement intensif par Israël des villes et villages libanais ainsi que des camps palestiniens vise à déplacer la population du sud du Liban. Israël se prépare maintenant à une nouvelle agression contre le Liban et la présence palestinienne là-bas, dans le but d’occuper davantage de territoires et de créer de nouvelles situations dans le cadre de la politique sioniste.
Septièmement, Israël a promulgué une loi pour annexer Jérusalem.
Huitièmement, Israël a attaqué le centre nucléaire irakien, une installation économique pour le développement et le progrès.
Neuvièmement, la dernière mesure d’Israël est la décision d’annexer les territoires du Golan occupés.
Après avoir exposé ces faits, nous aimerions soulever les questions suivantes : Israël est-il un État pacifique, qui aime la paix ? Les actes d’Israël sont-ils conformes à la Charte et aux résolutions des Nations Unies ? Ces actes menacent-ils la paix et la sécurité dans la région ?
Je suis certain que nous avons tous la même réponse. Même les amis d’Israël, qui sont très peu nombreux dans la communauté internationale, sont incapables de justifier et de défendre sa politique agressive et raciste.
Nous devons souligner que cette entité raciste n’aurait pas pu persister dans ces actes et commettre ces crimes sans son sentiment croissant de force militaire, fournie par les États-Unis – cette superpuissance à qui la Charte des Nations Unies a confié une responsabilité particulière pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales. Les États-Unis, cependant, ont mis de côté leur engagement envers la communauté internationale et ont confié leurs potentiels et capacités à une entité agressive et raciste dont seule l’expansion, l’agression et le déplacement de millions d’Arabes sont préoccupations. Cela est parfaitement parallèle au soutien et à l’appui des États-Unis au régime raciste en Afrique du Sud.
En suivant cette politique, les États-Unis non seulement manquent à leurs engagements internationaux, mais ils portent aussi atteinte au cœur de la patrie arabe et placent l’avenir et les intérêts de cette partie du monde dans une situation critique qui ne peut ni être tolérée ni être ignorée. Je crois qu’il est grand temps que les États-Unis réalisent que la poursuite de cette politique hostile met l’Amérique et ses intérêts dans une position cruciale qu’elle s’est elle-même attirée. L’administration américaine chargera ainsi ses citoyens de problèmes et de difficultés qui ne serviront ni leurs intérêts vitaux ni leur sécurité nationale, deux aspects que cette administration prétend chérir.
En soumettant à l’Assemblée ces faits historiques exposant l’agression continue de cet État qui a été imprégné d’un esprit agressif et raciste depuis le tout début de son existence, je demande ce qu’il convient de faire pour faire face à cette situation ?
Je tiens à rappeler à l’Assemblée les graves conséquences de l’acquiescement à ces conditions. Le meilleur exemple à cet égard fut l’acquiescement de la communauté internationale à l’annexion des Sudètes tchèques par Hitler en 1938. La reconnaissance officielle de cette annexion dans l’accord de Munich a encouragé les nazis à prendre d’autres mesures expansionnistes dans le sud et dans l’est. Ces mesures ont conduit à l’éclatement de la Seconde Guerre mondiale, dont nous subissons encore les conséquences.
Doit-on permettre à Israël de se comporter ainsi sans dissuasion internationale ?
L’unique option pour faire face à cette situation anormale devrait-elle être une sérieuse conflagration dans la région qui pourrait embraser le monde entier ?
Pense-t-on sérieusement que les Arabes resteront les bras croisés et continueront à subir de tels coups ?
Y a-t-il le moindre doute que la poursuite de cette situation n’incitera pas les Arabes, qu’il s’agisse de gouvernements ou de peuples, à sécuriser les exigences minimales pour défendre leur existence ? Quant à ceux qui ont des intérêts dans la région, croient-ils que ces intérêts pourraient continuer à prospérer sous l’impact de l’occupation et de l’agression ?
Si le Conseil de sécurité n’a pas encore pris les mesures appropriées en raison de l’attitude des États-Unis, cette défaillance devrait-elle s’étendre à l’Assemblée générale, mettant ainsi en péril la légitimité internationale en obstruant son action, ne laissant que la force et la violence comme seuls moyens d’action dans les relations internationales ?
Je pense que le monde d’aujourd’hui fait face à un choix qui peut être difficile mais qui devrait être adopté, à savoir chercher des moyens efficaces pour dissuader l’agresseur afin de sauvegarder les objectifs de l’Organisation internationale, la paix, la sécurité et les intérêts de tous les peuples du monde.
C’est là l’importance d’adopter des résolutions décisives pour imposer des sanctions dissuasives qui obligeraient Israël à revoir toutes ses politiques, décisions et mesures et à abandonner l’esprit d’agression et de racisme ou à rester en dehors de la communauté internationale dans le limbe de ses propres actes agressifs et de sa nature raciste. Les sanctions que nous proposons sont les suivantes :
Premièrement, compte tenu de la violation par Israël de la Charte des Nations Unies et de son refus d’honorer ses obligations assumées devant l’Assemblée générale lors de la session de 1949, où il s’était engagé à respecter la Charte et à mettre en œuvre les résolutions de l’Assemblée générale 181 (II) et 194 (III), et étant donné qu’il a renié ces engagements et a continué à poursuivre une politique d’agression et de guerre contre les pays arabes, commettant des actes qui compromettent la paix et la sécurité dans la région, tout cela nécessite l’adoption par l’Assemblée d’une résolution suspendant sa résolution 273 (III) de 1949 par laquelle Israël a été admis aux Nations Unies.
Deuxièmement, une résolution devrait être adoptée afin de cesser de traiter avec Israël dans tous les domaines militaires, politiques, économiques et culturels.
Troisièmement, le gouvernement des États-Unis devrait être appelé, pour sauvegarder la Charte des Nations Unies et protéger le droit, la justice et la paix et sécurité internationales, à cesser d’offrir tout type de soutien à Israël.
Les actes successifs d’Israël, le dernier étant l’annexion du Golan, sont des actes d’agression pure, à la lumière de la résolution de l’Assemblée générale 3314 (XXIX) du 14 décembre 1974 qui définit l’agression. L’article 3 de l’annexe à cette résolution stipule que l’annexion d’un territoire ou d’une partie des terres d’un État par les forces armées d’un autre État constitue un acte d’agression, que cette annexion soit ou non accompagnée d’une déclaration de guerre. L’acte d’Israël relève du champ d’application de l’article 39 de la Charte, qui définit les types d’actes traités par le Conseil de sécurité.
Le Conseil de sécurité a examiné cette situation dangereuse, mais l’abus du veto a paralysé le Conseil et par conséquent cette question a été renvoyée à cette Assemblée, les représentants des aspirations des peuples pour la liberté et la justice devant déterminer la vérité exprimant l’attitude mondiale à l’égard de ces actes d’agression.
Si Israël pense pouvoir assurer sa sécurité et sa paix par la force militaire, l’agression et l’expansion, il commettra sans aucun doute la même erreur que les nazis, qui ont eu recours à toutes sortes de violences et d’oppressions. Cela a conduit à la fin du nazisme et de ses actes de violence et d’oppression.
En ce qui concerne leurs droits nationaux et leurs intérêts, les peuples peuvent rester patients mais jamais indifférents. Tout au long de l’histoire, les forces de l’injustice, de l’oppression et de l’agression n’ont jamais prévalu ni survécu. Elles se sont toujours suicidées par leurs propres actes d’agression, d’injustice, de répression et de brutalité.
L’occupation n’apporte jamais la paix ou la sécurité à l’occupant, peu importe sa puissance, car la puissance de la liberté est toujours plus grande que celle de toutes les forces d’injustice et d’agression.
Le déplacement des peuples, la violation de leurs droits et de leurs intérêts ne procurent jamais à l’agresseur une sécurité stable ou continue. De tels actes mènent plutôt l’agresseur vers un avenir sombre où il est condamné, comme tous les agresseurs l’ont été tout au long de l’histoire.
Si certains cercles croient que leur protection d’Israël dans de tels actes d’agression poussera la Syrie à renoncer à ses propres droits nationaux ou aux droits nationaux du peuple arabe palestinien, ces cercles doivent comprendre qu’aucune partie du sol arabe n’est sujette à compromis ou au chantage. Aucun des droits palestiniens arabes ne peut être une marchandise à troquer. Nous ne vendrons jamais un iota des droits palestiniens pour acheter un iota des droits syriens. Les droits arabes dans les terres arabes occupées ne sont pas à vendre, tout comme ceux des territoires palestiniens, car les droits des peuples ne peuvent ni s’acheter ni se vendre. Le plus grand affront envers une nation est de placer ses droits sur la table des négociations, à vendre ou à troquer.
Ces cercles devraient comprendre que ce n’est pas le chemin vers la paix. Leurs pratiques, que ce soit en lien avec Camp David, les actes d’agression israéliens ou l’énorme aide militaire et économique qu’ils accordent à Israël, ferment en réalité les portes de la paix et éteignent la flamme de la paix, dans laquelle sont placés les espoirs et les aspirations de tous les peuples du monde.
La recherche de la paix ne peut pas se faire par la simple force militaire brutale ou par l’occupation, l’agression ou la menace d’occupation et d’agression. C’est une voie bloquée. Nous devrions tirer les leçons de l’histoire.
Toute paix imposée au détriment des droits des peuples n’est rien d’autre qu’une capitulation, dont le destin sera exactement celui de cette paix trompeuse signée par Henri Philippe Pétain, le Maréchal de France, qui n’a pas apporté la paix à la France. De même, les nazis n’ont pas obtenu de sécurité à travers ce genre de paix.
Après avoir exposé cette situation dangereuse et en tenant compte du fait que tous les membres ont condamné la décision israélienne, la qualifiant d’acte grave, et ont appelé à son annulation, nous exhortons les membres à assumer leurs responsabilités pour défendre les principes que nous avons tous acceptés et auxquels nous nous sommes engagés en rejoignant cette Organisation internationale. Le respect de ces principes exige des positions pratiques et des mesures destinées à dissuader l’agresseur.
Nous sommes convaincus de la sagesse des membres et de leur fidélité envers l’humanité et les principes de droiture et de justice.