Le vice-président syrien a accusé mardi Israël de comploter pour diviser l’Irak, exploiter ses richesses pétrolières et y installer les Palestiniens. Dans une interview accordée au journal gouvernemental damascène Tichrine, Abdel Halim Khaddam a également accusé Israël de chercher « à se rapprocher de la frontière iranienne » dans le cadre d’une stratégie irakienne qui s’inscrirait dans un plan visant à encercler les pays pétroliers du Golfe.
« L’Irak est visé comme toute autre partie de la nation arabe, et l’objectif israélien est clair : établir un ordre régional sous sa domination », a-t-il déclaré. Ses propos contrastent avec la retenue dont faisait preuve la Syrie dans ses déclarations sur Israël depuis l’assassinat, le 4 novembre, du Premier ministre israélien Yitzhak Rabin.
Khaddam a affirmé qu’un responsable arabe avait proposé aux dirigeants de l’opposition irakienne un plan visant à diviser l’Irak en trois entités fédérées avec un autre pays arabe. Il n’a ni nommé ce responsable arabe, ni précisé le pays en question, et il n’a pas indiqué s’il pensait qu’Israël était impliqué dans cette proposition.
« Récemment, ce plan a de nouveau été proposé à certaines parties de l’opposition irakienne, ce qui a suscité de grandes inquiétudes chez nous et nous a poussés à agir avec certains États arabes et des éléments de l’opposition irakienne pour faire face à un tel danger », a déclaré Khaddam.
« C’est une question très critique et sensible, et il est du devoir de tous les Arabes de faire face à de tels projets et… de sauver l’Irak de la désintégration interne », a-t-il ajouté.
Le vice-président syrien n’a fourni aucune preuve pour étayer ses accusations contre Israël. Il a accusé Israël de faire obstacle aux pourparlers de paix concernant le plateau du Golan, cette région stratégique capturée par Israël en 1967. L’artillerie syrienne utilisait auparavant cette position pour bombarder des villages israéliens.
La Syrie exige qu’Israël se retire du plateau avant toute négociation sérieuse, tandis qu’Israël refuse de le faire tant que la Syrie ne précise pas quelles relations elle entend établir avec Israël en cas de paix.
L’impasse dans ces pourparlers a également entravé les négociations de paix entre le Liban et Israël, la Syrie étant le principal acteur de poids au Liban, où au moins 35 000 soldats syriens sont stationnés.
« Le processus de paix sur les volets syrien et libanais est toujours au point mort en raison de divergences dans la compréhension des bases sur lesquelles ce processus a été lancé », a déclaré Khaddam.
Israël refuse d’accepter un « retrait clair » du Golan, malgré un accord qui, selon lui, avait été conclu avec la Syrie, par l’intermédiaire des États-Unis, sur des « principes généraux concernant les arrangements de sécurité ».