Les médias occidentaux et les sources syriennes dans les capitales britannique et américaine avec lesquelles Elaf s'est entretenu ce soir ont confirmé que le vice-président syrien Abdel Halim Khaddam a démissionné de tous ses postes au sein de l'État et du parti. Les déclarations de ces sources, ainsi que les informations de la BBC, de CNN et d'Al Arabia News Channel, confirment la démission de Khaddam. Cependant, des sources politiques syriennes participant au 10e congrès du parti Baas au pouvoir ont contredit ses déclarations concernant la démission de l'homme politique chevronné, surnommé "L'Arabe du Liban". Khaddam était responsable du dossier libanais depuis les années 70 jusqu'à l'Accord général de Taëf en 1989, déclarant même au cours de ces années : « Le Liban s'unira à la Syrie ou la rejoindra ».
Des sources ont informé Elaf que Khaddam, 72 ans, qui occupait le poste de vice-président depuis 1983 aux côtés de Zuhair Mashareqah et plus tard de Rifat al-Assad, l'oncle du président syrien Bashar al-Assad jusqu'à son départ de Damas il y a neuf ans, a indiqué son intention de démissionner lors de la réunion du comité politique du parti Baas. Il a également fait allusion à sa démission dans son discours au congrès du parti. Cependant, la ministre syrienne des expatriés, Buthaina Shaaban, a démenti les rumeurs de sa démission.
Néanmoins, des sources internes à la conférence ont indiqué que Khaddam, qui a été vice-président pendant dix ans, a exprimé son désir de se retirer de la vie politique à la fin de la séance de lundi. Khaddam a souligné qu'il continuerait à servir le Parti Baas socialiste arabe où qu'il soit.
Les sources ajoutent en outre que Khaddam, considéré comme l'une des figures clés de la vieille garde en Syrie, souhaite ouvrir la voie aux jeunes générations. Il convient de noter que l’une des exigences récurrentes de l’Occident, notamment des États-Unis, comme condition de l’ouverture à la Syrie, est la mise en œuvre de réformes globales. Selon Washington, cette exigence « se heurte aux vieilles gardes du parti au pouvoir ».
Khaddam, qui était l’une des figures marquantes de la diplomatie arabe jusqu’à ce qu’il abandonne le poste de ministre des Affaires étrangères au profit de Farooq al-Shara, a notamment rejoint le parti Baas dans les années soixante. Son nom est devenu célèbre lors du coup d’État qui a porté au pouvoir le défunt président Hafez al-Assad en 1970. Abdel Halim Khaddam, connu pour ses relations modérées avec les pays arabes, ne s’est pas uniquement occupé du dossier libanais. Le président Bashar Al-Assad lui a également confié le dossier irakien après la chute du régime de Saddam Hussein, ce qui a conduit à ses rencontres avec différents partis irakiens et chefs tribaux.
Abdel Halim Khaddam a survécu à une tentative d'assassinat en 1977 lors d'une visite à Abou Dhabi, où le ministre d'État des Émirats arabes unis, Saif bin Ghobash, a été tué. Même si les informations suggéraient que Khaddam était la cible, elles n’ont été ni confirmées ni infirmées.
L’une des étapes marquantes de la vie de cet homme politique chevronné est sa brève accession à la présidence syrienne pendant 37 jours en tant que premier vice-président jusqu’à l’entrée en fonction du président Bashar Al-Assad, Khaddam restant son adjoint. Il convient de mentionner que Khaddam est celui qui a promulgué la loi n°9 le 11 juin 2000, modifiant l'article 83 de la Constitution, qui fixait l'âge requis de 34 ans pour un candidat à la présidentielle.