L’ancien vice-président syrien, Abdul Halim Khaddam, a qualifié la décision de geler l’adhésion de la Syrie à la Ligue arabe comme une étape positive, « mais elle est vaine car elle donne à Bashar al-Assad une nouvelle opportunité de rester au pouvoir. »
L’ancien numéro deux du régime syrien avait précédemment appelé la Ligue arabe à suivre les mêmes étapes qu’elle avait prises avec la Libye en mars dernier, affirmant qu’elle avait gelé l’adhésion de la Libye en sachant que le président Assad ne recourrait à aucun changement.
Khaddam a ajouté, dans une interview avec Al-Shorouk Daily, que la Ligue arabe avait porté l’affaire devant le Conseil des droits de l’homme, « qui est incapable de prendre des décisions contraignantes », décrivant le recours de la Ligue arabe à cela comme une évasion de la vérité. « Elle devrait porter l’affaire devant le Conseil de sécurité et prendre les mêmes mesures qu’elle a prises avec la Libye en mars de l’année dernière. »
Il a affirmé que la Syrie ne peut pas connaître le même sort que la Libye et ne souffrira pas comme la Libye le fait aujourd’hui, affirmant que « la Libye souffre de multiples orientations politiques et de partis désirant le pouvoir, et non d’une intervention étrangère. » Il a expliqué : « Si l’Occident n’était pas intervenu en Libye, le colonel Kadhafi aurait exterminé tous les Libyens. »
L’ancien responsable du régime syrien a déclaré que le destin de Bashar al-Assad ne différera pas de celui du colonel Muammar Kadhafi, exhortant à le qualifier de secrétaire général de l’Autorité générale de soutien à la révolution syrienne et plaidant en faveur d’une intervention étrangère. Il considérait que le gouvernement syrien était devenu un régime d’occupation qui ne reflète pas la dimension nationale, citant les milliers de victimes, de détenus et de disparus.
En ce qui concerne l’initiative arabe, il a ajouté qu’elle ne correspondait pas aux désirs du peuple syrien et n’a pas adopté leur cause centrale, qui est le renversement du régime. Au lieu de cela, elle a offert une opportunité au président Bashar al-Assad de continuer au pouvoir.
Khaddam a souligné que la Ligue arabe n’aurait pas dû poursuivre cette initiative compte tenu des milliers de martyrs, de blessés, de détenus et de maisons détruites. Il a réitéré la demande de la rue syrienne de renverser le régime actuel ainsi que toutes ses institutions, expliquant : « Nous ne demandons pas la chute de l’État, mais du système politique qui l’a saisi. »
En ce qui concerne le soutien de certains pays arabes à donner une autre chance au parti officiel en Syrie, il a affirmé qu’ils ne peuvent pas protéger ce régime de l’effondrement car il a perdu sa légitimité. Il a ajouté que ces pays ne peuvent pas arrêter la révolution syrienne.
Concernant l’opposition de l’Algérie à la suspension de l’adhésion de la Syrie dès le début, Khaddam a déclaré : « Je pense que cette position n’est pas en phase avec les positions du peuple syrien et algérien pendant la glorieuse révolution et leur lutte à ses côtés à toutes les étapes. Elle n’est pas non plus en phase avec l’histoire de la révolution algérienne. »
Khaddam a déclaré : « Ceux qui s’opposent à l’intervention militaire en Syrie doivent trouver une alternative pour renverser un régime qui utilise une force militaire massive contre un peuple désarmé qui ne possède rien d’autre que sa voix. » Il a justifié l’appel à une intervention étrangère en affirmant que le gouvernement actuel n’est pas patriotique, donc l’intervention étrangère est nécessaire pour protéger les civils en Syrie.
En ce qui concerne les alliés de la Syrie dans la région, il a affirmé que l’Iran a mis tout son poids derrière la Syrie mais ne pourra pas contribuer davantage. Bien qu’ils aient envoyé des armes et des conseillers militaires, le Hezbollah ne peut pas intervenir car il sait que toute implication avec la Syrie aurait des répercussions négatives pour le parti.
Khaddam a critiqué le Conseil national syrien, le considérant comme une entité unilatérale qui ne respecte pas la diversité de l’opposition syrienne. Pour cette raison, l’Autorité générale de soutien à la révolution syrienne a été créée pour servir d’alternative à ce conseil et rassembler l’opposition marginalisée.