Abdel Halim Khaddam, l'ancien vice-président de la Syrie, s'est exprimé depuis Paris, déclarant que le régime syrien est actuellement incapable de continuer et ne fait que prolonger son existence par la répression et les meurtres. Il a prédit que le régime s’effondrerait d’ici quelques mois. Khaddam a souligné que l'armée syrienne montre des signes de fragmentation et de lassitude. Des officiers fidèles remettent en question la direction prise par Bachar Al-Assad, son frère Maher et leur famille. Lors d'un entretien avec la chaîne égyptienne "Al Hayat 1" depuis Paris, Khaddam a souligné qu'Assad tente de maintenir une apparence de force, mais il craint que son sort ne reflète celui des tyrans d'autres pays. D’un autre côté, le peuple syrien possède la résilience et la détermination nécessaires pour poursuivre sa lutte contre le régime. Khaddam a établi des parallèles entre l’appel à l’envoi de forces arabes en Syrie et la situation au Liban pendant la guerre civile, suggérant qu’une telle décision perpétuerait l’effusion de sang et donnerait au régime de nouvelles opportunités de commettre des atrocités contre des civils innocents.
Khaddam a affirmé que la crise syrienne ne peut être résolue que par une intervention internationale. Il a souligné la nécessité pour les grands pays de se sentir poussés à prendre une décision internationale et à remédier à la situation désastreuse en Syrie. Il a exprimé son rejet de la proposition d'intervention arabe, tant dans sa forme que dans son fond. Khaddam a déclaré que lorsque les grands pays perçoivent la Ligue arabe comme hésitante et incapable de prendre des mesures décisives, il est peu probable qu'ils interviennent et résolvent la crise. Il a souligné le rôle de la Ligue arabe dans la pression exercée sur les principaux pays pour qu'ils forment une coalition internationale capable de mener une action militaire pour résoudre la crise syrienne.
Entre-temps, Moscou a présenté un projet de résolution révisé sur la Syrie, qui a été discuté par les membres du Conseil de sécurité au sein de la mission russe auprès des Nations Unies. Le projet de résolution russe répond à deux exigences clés des puissances occidentales. La première exigence implique l’imposition ou la menace de sanctions contre la Syrie à moins qu’elle ne respecte les termes énoncés dans le projet. Cependant, le projet russe ne tient pas compte de la deuxième demande occidentale, qui concerne l’imposition d’un embargo sur les armes contre le régime syrien. Les experts, y compris les diplomates occidentaux, notent que la proposition russe ne condamne pas clairement la répression brutale exercée par le régime du président Bachar al-Assad contre les manifestations populaires réclamant la démocratie et le départ du régime du pays.
Le projet de résolution amendé présenté par Moscou inclut la dénonciation des violations des droits de l'homme et du recours à une force excessive contre des manifestants pacifiques. Il appelle à la fin de la violence de la part de toutes les parties, quelle que soit son origine, et exhorte Damas à remplir ses obligations telles que définies par le droit international. La résolution souligne également l'importance de permettre le libre fonctionnement des médias internationaux, de coopérer avec la Commission des droits de l'homme, de libérer tous les détenus et d'accorder l'accès aux centres de détention à la Croix-Rouge et aux organisations indépendantes. En outre, il appelle à la mise en œuvre de l'initiative de la Ligue arabe, notamment en facilitant le travail des observateurs, en assurant leur protection et en accordant l'immunité à leurs collaborateurs.