L’ancien vice-président syrien Abdul Halim Khaddam a appelé à un changement pacifique en Syrie en renversant le régime dictatorial lors d’une conférence de l’opposition syrienne à Berlin dimanche. Le discours de Khaddam a eu lieu lors de sa participation à la deuxième conférence du Front National de Salut Syrien, qui regroupe des figures et des partis syriens opposés au régime. Le Front déclare que sa voie vers le changement passe par la désobéissance civile pacifique. Khaddam a souligné que le Front travaille à unifier les forces de l’opposition syrienne, qui collaborent avec le Front pour poursuivre deux objectifs principaux : un changement pacifique en renversant le régime dictatorial d’une part, et l’engagement à construire un État démocratique civil moderne où les citoyens ont des droits et des responsabilités égaux d’autre part.
Khaddam et Ali Sadreddine al-Bayanouni, l’Observateur Général de la Confrérie Musulmane interdite, ont tous deux souligné l’attachement de l’opposition syrienne au changement démocratique pacifique. Ils ont insisté sur l’importance de ce message pour tous ceux qui sont confrontés au dilemme de deux options négatives : le chaos et la guerre civile, similaires au scénario irakien, ou l’autoritarisme et la corruption. Les travaux de la conférence devraient se poursuivre jusqu’au lundi soir, et ses décisions seront annoncées le mardi matin après l’élection de la nouvelle direction du Front.
Khaddam et al-Bayanouni ont appelé à l’établissement d’un État démocratique moderne en Syrie, basé sur les principes de citoyenneté. Al-Bayanouni a exhorté toutes les organisations et les personnalités de l’opposition à fonder leurs positions sur un consensus national général, le plus grand dénominateur commun, et à différer leurs programmes et leurs visions individuelles jusqu’à ce que l’objectif souhaité soit atteint, à savoir le changement démocratique et la construction d’un État civil syrien moderne. En ce qui concerne la situation en Irak, Khaddam a déclaré que c’était la situation la plus dangereuse que la région ait connue depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il a estimé que les guerres et les conflits violents ont placé l’Irak en danger extrême en ce qui concerne son unité, son avenir, son destin, ainsi que la sécurité et la stabilité des pays de la région.
Il s’est également adressé à la session d’ouverture de la conférence, où le leader kurde syrien Salah Badreddine a déclaré que la Syrie est une ligne rouge qui ne peut pas être franchie. Il a souligné que le peuple kurde en Syrie a le droit d’exprimer ses griefs envers ses concitoyens arabes syriens et les autres. Environ 140 personnalités syriennes opposées participent à la conférence, qui est la deuxième du genre après la conférence fondatrice qui s’est tenue à Londres en juin 2006. La conférence devrait élire un nouveau Conseil National de Salut composé d’environ trente membres, ainsi qu’une nouvelle Secrétariat Général qui servira de direction exécutive du Front.