- Le vice-président syrien Abdel Halim Khaddam a effectué dimanche une visite surprise à Paris pour s'entretenir avec des responsables français sur les questions liées à la suspension du processus de paix au Moyen-Orient.
Pour la France, la visite de responsables syriens marque le premier engagement diplomatique de la nouvelle année, alors que la situation troublante dans la région reste une préoccupation majeure.
Le président français Jacques Chirac, en visite à Damas il y a un an, recevra lundi matin les envoyés du président syrien Hafez al-Assad. Mardi, Khaddam et le ministre syrien des Affaires étrangères Farouq al-Shara s'entretiendront pour la première fois avec le Premier ministre français Lionel Jospin. Les observateurs s'attendaient à ce que cette visite, qui intervient une semaine seulement avant la visite de Védrine en Syrie, au Liban et en Jordanie, puisse créer une certaine confusion. Il semble que la grave situation dans la région, plutôt que les excellentes relations bilatérales entre les deux pays, ait contraint le président syrien Hafez Al-Assad à envoyer son envoyé dans la capitale française. Il convient de noter que les négociations de paix syro-israéliennes sont dans l’impasse depuis février 1911. La Syrie insiste pour reprendre les négociations là où elles les ont laissées, notamment avec la promesse d’un retrait complet du plateau du Golan.
Jusqu’à présent, Washington semble avoir concentré son attention sur le volet palestino-israélien du processus de paix, tout en mettant de côté les aspects syrien et libanais.
Cependant, le sénateur américain Arlen Spector, actuellement en visite à Damas et reçu par le président syrien Hafez al-Assad, a souligné la volonté du président Bill Clinton d'intervenir efficacement pour relancer les négociations de paix entre la Syrie et Israël. Le sénateur républicain, lors de sa deuxième visite entre la Syrie et Israël en moins de deux mois, a reconnu le « fossé existant entre la Syrie et Israël ». Le secrétaire d'État adjoint américain pour le Moyen-Orient, Martin Indyk, a effectué une tournée dans la région à la mi-décembre, notamment à Damas et Beyrouth, dans le but de faire avancer le processus de paix. Yves Doutrieux, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, a déclaré : « Il convient de noter que les tendances du gouvernement israélien ne sont pas encourageantes. » Avant la visite de Védrine en Turquie, les deux responsables syriens pourraient également aborder la question des exercices conjoints que la Turquie, Israël et les États-Unis s'apprêtent à mener en Méditerranée orientale à partir de lundi et jusqu'au 1er janvier.
Ces exercices, auxquels la Jordanie participe en tant qu'observateur, préoccupent au plus haut point la Syrie.