L’ancien vice-président syrien Abdul-Halim Khaddam a affirmé hier qu’il est « entièrement convaincu » que le président syrien Bachar al-Assad a « donné l’ordre » d’assassiner l’ancien Premier ministre libanais Rafik Hariri. Cette déclaration fait écho aux remarques du président français Jacques Chirac, qui a mentionné que « le temps de l’impunité est révolu » en ce qui concerne la Syrie.
En réponse à une question sur le fait de savoir s’il croit qu’Assad a « donné l’ordre » de l’assassinat de Hariri, Khaddam a déclaré à la radio française « Europe 1 » : « Oui, j’en suis entièrement convaincu. » Il a mentionné qu’il a informé la commission d’enquête internationale, qu’il a rencontrée avec son chef Detlev Mehlis la semaine dernière, que « une telle décision n’est prise que par le chef de l’État. » Il a ajouté : « Aucun agent de sécurité ne peut prendre une telle décision seul (…) car cela nécessite des ressources importantes. »
En ce qui concerne la question de savoir si Assad a pris la décision d’assassiner avec ses associés comme « son frère et son beau-frère », Khaddam a déclaré : « Oui, (il l’a fait) avec un groupe du régime qui l’entoure. » Il croyait qu’Assad « sera jugé », décrivant l’assassinat de Hariri comme un « crime politique ». Il a déclaré : « J’ai entendu le président parler à plusieurs reprises contre Hariri. »
Dans une comparaison entre le président syrien actuel et son père, Khaddam a affirmé que « Hafez al-Assad utilisait son intelligence et écoutait les autres », tandis que « Bachar est émotionnel, faible et aime l’argent. » Il a ajouté : « Il est émotionnel, prend des décisions sans connaître leurs conséquences, est influencé par son entourage, et ne prend jamais de décision basée sur une étude. » Il a dit : « Il est perturbé, anxieux, dort très peu et est constamment agité. »
