L’ancien vice-président de la République arabe syrienne, Abdel Halim Khaddam, estime que l’invasion de Hama par l’armée syrienne dimanche marque véritablement le début de la fin du régime de Bachar al-Assad. Lors d’une conversation téléphonique avec l’agence de presse allemande (DPA) depuis Le Caire, Khaddam souligne que « les actes de violence, les meurtres et les invasions militaires, tels que ceux qui se sont produits à Hama, Homs et dans d’autres régions, et qui sont susceptibles de se poursuivre, signifient une chose avant tout : la Syrie entre dans une nouvelle phase où le régime de Bachar al-Assad touchera à sa fin. » Khaddam, à la tête du Front de salut national en exil opposé au régime syrien, révèle ses efforts visant à exiger de la communauté internationale la création de zones protégées en Syrie afin de servir de refuge aux Syriens fuyant les actes de meurtre et d’intimidation. Il explique : « Nous demandons à la communauté internationale de trouver des zones protégées pour préserver les personnes qui fuient ces actes meurtriers. » Il ajoute : « La communauté internationale doit intervenir d’une manière ou d’une autre pour protéger le peuple syrien, car les Syriens sont déterminés à organiser des manifestations pacifiques sans recourir aux armes. Face à la répression sévère persistante du régime, il est du devoir de la communauté internationale, conformément à la Charte des Nations Unies, de prendre des mesures pour protéger le peuple syrien de ce régime qui s’éloigne de la légitimité nationale et internationale. » Khaddam met en garde contre le recours excessif à la violence par le régime, ainsi que contre le silence continu de la communauté internationale et sa réticence à assumer ses responsabilités pour protéger le peuple syrien contre les graves violations commises par le régime. Il prévient que cela « poussera les forces présentes dans les rues syriennes à répondre à la violence par la violence ». Il poursuit : « Jusqu’à présent, les Syriens ont supporté tous les crimes commis par le régime afin d’éviter de sombrer dans un conflit ou une querelle susceptible d’entraîner de nouveaux bains de sang. » L’opposition syrienne rejette les affirmations selon lesquelles le mouvement révolutionnaire en Syrie serait « islamisé », soulignant que « ceux qui qualifient la révolution d’islamique sont le groupe du régime : la Syrie est un pays de musulmans et de chrétiens, tous deux religieux, mais jamais extrémistes. Les musulmans constituent une écrasante majorité dans le pays. Par conséquent, lors des manifestations, ils montrent clairement une majorité pluraliste, ce qui est tout à fait normal. » Khaddam affirme : « La communauté internationale doit intervenir d’une manière ou d’une autre pour protéger le peuple syrien, car les Syriens sont déterminés à organiser des manifestations pacifiques sans recourir aux armes. Face à la répression sévère persistante du régime, il incombe à la communauté internationale, conformément à la Charte des Nations Unies, de prendre des mesures pour protéger le peuple syrien de ce régime qui s’éloigne de la légitimité nationale et internationale. » Il souligne : « Mais il ne s’agit en aucun cas d’une majorité extrémiste. Je pense qu’il n’existe aucune tendance islamiste à l’extrémisme en Syrie. » Khaddam souligne que l’histoire se répète à travers ces événements et ajoute : « Le régime n’a aucun lien avec le peuple et n’a donc d’autre choix que de recourir à la violence et à la force pour se maintenir au pouvoir. » Il déclare : « Alors que cette situation a été tolérée dans le passé en raison du contexte régional et international, elle ne se répétera pas dans les circonstances actuelles. Bachar Al-Assad et sa clique, qui collaborent avec lui pour tuer le peuple, feront face à de sérieuses conséquences de la part de ce dernier. » Khaddam écarte également l’idée d’un coup d’État militaire de la part des dirigeants qui soutiennent encore le régime de Bachar. Il explique : « Cette possibilité n’est pas envisageable dans les circonstances actuelles, mais elle pourrait se produire à un certain stade. Un groupe de dirigeants militaires pourrait se rebeller et arrêter d’autres responsables militaires et politiques liés au régime. » Il estime que cette possibilité « est plausible, notamment compte tenu de l’augmentation des tensions et des pressions dans le pays, où l’armée est épuisée et où la situation économique s’est effondrée, ce qui donnera plus d’élan à toutes les forces pour agir et renverser ce régime ».