L'ancien vice-président syrien Abdel Halim Khaddam a exprimé ses inquiétudes concernant les nombreuses conférences organisées par l'opposition, les qualifiant de "phénomène négatif". Il a toutefois souligné l'importance de se concentrer sur l'aspect positif, car ces conférences reflètent la vigueur et l'aspiration au changement du peuple syrien.
En tant que chef du Front de salut national, parti d'opposition, Khaddam a souligné que l'évaluation de toute conférence devrait intervenir après la publication des décisions. Si ces décisions correspondent aux aspirations de la révolution de la jeunesse syrienne, elles sont considérées comme positives et apportent un soutien moral. D’un autre côté, s’ils sont perçus comme une manœuvre politique, les entités internes et externes rejetteront les résultats.
Lors d'un entretien avec la radio américaine "Sawa", Khaddam a jugé irréalisable l'idée de former un gouvernement fantôme syrien. Il a expliqué qu'aucun pays au monde ne serait disposé à accueillir un gouvernement visant à renverser un autre régime, soulignant qu'il s'agit là d'un principe clair dans les relations internationales.
Khaddam a souligné que les preuves historiques suggèrent que les gouvernements fantômes ont généralement échoué, sauf dans des cas spécifiques et limités. Il a proposé qu'une fois le régime commencé à s'effondrer, il incombe à l'opposition de créer un organe ayant une présence tangible dans le pays. Cet organe organiserait ensuite le processus de transition à travers une conférence ou engagerait un dialogue avec les entités nationales pour former un gouvernement de transition tout en définissant clairement ses responsabilités.
Khaddam a critiqué les divergences au sein de l'opposition syrienne, les qualifiant de « détails », malgré l'existence de nombreux slogans partagés tels que le renversement du régime et l'exigence d'un État civil pluraliste. Il a fait valoir que tout calcul en dehors du but de renverser le régime est erroné et que les Syriens devraient donner la priorité à l’objectif de changement en Syrie, en laissant de côté leurs ambitions politiques personnelles.
L'ancien vice-président syrien a souligné la nécessité d'une intervention internationale dans la crise syrienne, citant les graves défis auxquels le peuple syrien est confronté, notamment les meurtres, les effusions de sang et la destruction. Il a estimé qu'il était crucial que la communauté internationale aide le peuple syrien à faciliter le processus de transition d'un système démocratique à un autre.
Khaddam a adressé de vives critiques au secrétaire général égyptien de la Ligue des États arabes, Nabil El-Araby. Il a décrit El-Araby comme un simple ambassadeur et employé qui ne devrait fournir une couverture à aucun régime arabe et l'a accusé d'avoir outrepassé ses responsabilités au sein du monde musulman. Khaddam a particulièrement condamné la récente visite d'El-Araby à Damas, qui, selon lui, démontre un manque de sensibilisation aux atrocités télévisées, aux destructions et aux humiliations qui se produisent en Syrie. Il a en outre accusé El-Araby de ne pas tenir compte du nombre important de victimes et de détenus, affirmant que ses déclarations avaient un impact négatif sur les Syriens, l'opinion publique arabe et leur perception de la situation.
Khaddam a exhorté Nabil El-Araby à imiter l'exemple de Mahmoud Riad et Amr Moussa, qui ont fermement adhéré aux principes nationaux, éthiques et moraux tout en faisant respecter la Charte de la Ligue arabe. Il a souligné que même si la conscience mondiale est ébranlée par les crimes commis en Syrie, il semble que Nabil El-Araby ne soit pas affecté. Khaddam a rappelé au secrétaire général de la Ligue des États arabes les positions exprimées par le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, qui a étonnamment appelé la communauté internationale à ne pas s'immiscer dans les affaires intérieures de la Syrie.
L’ancien vice-président syrien a affirmé que le président Bashar Al-Assad avait démontré dès le début de son mandat qu’il ne tenait pas compte des conseils des autres. Cette approche, selon Khaddam, a conduit le pays à la crise actuelle, avec une résolution attendue dans un avenir proche.