Le gouvernement de Beyrouth, qui a demandé vendredi à l'Union soviétique de l'aider à convaincre la Syrie de retirer ses troupes du Liban, a déclaré qu'un envoyé se rendrait en Irak et au Yémen du Nord pour chercher davantage de soutien arabe en faveur de l'accord de retrait, a rapporté la radio officielle de Beyrouth.
A Damas, la radio officielle syrienne a annoncé que deux envoyés syriens porteurs de messages du président Hafez Assad se rendraient ce week-end dans plusieurs pays arabes pour rallier leur soutien contre l'accord.
Israël et le Liban ont tous deux déclaré que l'accord serait pratiquement compromis si la Syrie ne retirait pas ses soldats.
Le ministre syrien des Affaires étrangères Abdel Halim Khaddam a souligné que son pays n'accepterait ni l'accord israélo-libanais ni n'accueillerait Habib parce qu'il n'avait « rien à discuter avec lui ».
Habib, dont la demande de rencontrer les dirigeants syriens a été rejetée mardi, est retourné au Moyen-Orient mercredi pour tenter à nouveau de négocier un retrait complet des troupes étrangères du Liban.
« Nous ne changerons jamais, ni en une semaine, ni en un mois. Nous ne parlerons que d'interdire la mise en œuvre de l'accord", a déclaré vendredi Khaddam, l'un des dirigeants syriens les plus virulents, à la radio Monte Carlo.
« Si l'Égypte partageait des frontières communes avec la Syrie, une guerre aurait éclaté entre nous à cause du traité de Camp David (israélo-égyptien) (1979). Bien plus encore nous relie au Liban », a déclaré Khaddam dans une interview séparée accordée à un hebdomadaire libanais.
"Et nous utiliserons tout ce qui est en notre pouvoir pour contrecarrer cet accord -- un accord plus dangereux que Camp David", a-t-il déclaré dans une menace syrienne apparente de recours à la force militaire pour bloquer l'accord.
À Washington, les États-Unis ont officiellement levé leur embargo sur la vente de 75 chasseurs-bombardiers F-16 avancés à Israël. L'administration Reagan a retardé la vente de 2,7 milliards de dollars après l'invasion du Liban par Israël le 6 juin.
Khaddam a rejeté les récentes déclarations faites par des responsables américains selon lesquelles la Syrie pourrait participer aux négociations de paix, ce qui semble cimenter la réticence de la Syrie à retirer ses troupes.
Khaddam a déclaré que l'accord israélo-libanais porte atteinte à la sécurité libanaise en interdisant à Beyrouth d'établir un système de défense aérienne moderne ou de déployer des forces dans les montagnes stratégiques de Barouk.