La Syrie a averti Beyrouth que « tous les États arabes » seraient ses ennemis et a rejeté vendredi le dernier accord médiatisé par les États-Unis visant à retirer toutes les forces étrangères du Liban. Le Parlement libanais n’a pas été dissuadé et semblait prêt à ratifier le pacte.
Le ministre des Affaires étrangères libanais, Elie Salem, a déclaré aujourd’hui que la Syrie a rejeté l’accord de retrait des troupes israéliennes, jetant un sérieux doute sur la capacité du plan médiatisé par les États-Unis à débarrasser le Liban des troupes étrangères.
Salem a mené de longues négociations avec Assad et le ministre des Affaires étrangères Abdel Halim Khaddam. Les deux ont réitéré le rejet de la Syrie de l’accord de retrait des troupes libano-israéliennes au motif qu’il constitue un risque pour la sécurité de la Syrie et des Arabes, ont indiqué les sources.
« Salem a emporté avec lui à Damas une copie du projet d’accord et a clarifié chaque clause auprès de la direction syrienne, mais ils n’ont pas changé d’avis. Ils sont toujours contre l’accord de retrait des troupes », a déclaré la source.
« La Syrie rejette catégoriquement » l’accord et espère que « les Libanais ne seront pas entraînés vers un précipice dangereux », a déclaré le président Hafez Assad sur la radio de Damas après des pourparlers avec les dirigeants libanais qui n’ont pas réussi à influencer le gouvernement de Damas, soutenu par l’Union soviétique.
« L’accord considère tout pays n’ayant pas de relations diplomatiques avec le Liban et Israël comme un ennemi. Cela signifie que la Syrie et tous les États arabes sauf l’Égypte sont des ennemis du Liban et d’Israël », a déclaré Assad.
Le ministre des Affaires étrangères syrien Abdel Halim Khaddam a déclaré que « l’accord restreignait et limitait la liberté, l’indépendance et la souveraineté du Liban » en prévoyant des patrouilles antiguérilla israéliennes dans le sud du Liban.