La Syrie pourrait aller jusqu’à la guerre pour empêcher l’accord de retrait des troupes israéliennes du Liban, a laissé entendre le ministre des Affaires étrangères syrien dans des remarques publiées vendredi. Il a qualifié le pacte de « plus dangereux » que le traité de paix israélo-égyptien et a promis que la Syrie ne renoncerait jamais à son opposition.
« La condition essentielle de la Syrie pour le retrait de ses troupes du Liban est la création d’un équilibre national au Liban », a déclaré le ministre syrien des Affaires étrangères Abdel Halim Khaddam dans une interview publiée par le magazine libanais hebdomadaire An Nahar Arab and International.
« Si l’Égypte partageait des frontières communes avec la Syrie, une guerre aurait éclaté entre nous en raison du traité de Camp David (israélo-égyptien de 1979). Beaucoup plus nous lie au Liban », a déclaré Khaddam. « Et nous utiliserons tout ce qui est en notre capacité pour contrecarrer cet accord – un accord plus dangereux que Camp David. »
Israël et le Liban ont signé un accord mardi pour le retrait des 30 000 soldats d’occupation israéliens, mais le retrait est conditionné au retrait simultané des 40 000 soldats syriens.
Les remarques de Khaddam interviennent alors que l’agence de presse libanaise publique a déclaré que le gouvernement de Beyrouth avait demandé l’aide de l’Union soviétique pour convaincre la Syrie de se retirer du Liban. L’Union soviétique est le principal fournisseur d’armes de la Syrie.
Dans une interview avec Radio Monte Carlo, Khaddam a réitéré le refus de la Syrie de recevoir Habib et a déclaré que l’opposition de la Syrie à l’accord israélo-libanais ne « changerait jamais, ni en une semaine, ni en un mois ».
La radio d’État syrienne a déclaré que l’accord israélo-libanais « sanctifierait » l’occupation israélienne du sud du Liban, qui serait utilisée pour lancer des attaques contre la Syrie.
Jeudi, la Syrie a promis qu’elle ne remettrait jamais le territoire libanais qu’elle occupe à Israël ou aux forces de milice chrétiennes alliées au président libanais Amin Gemayal.